La justice américaine a approuvé vendredi le plan de Detroit pour sortir de la faillite, la plus importante dans l'histoire des municipalités aux États-Unis, en renégociant sa faramineuse dette de près de 18 milliards de dollars.

«C'est un jour historique pour la ville de Detroit, pour sa région et pour son État» (Michigan), a déclaré lors d'une conférence de presse le juge Gerald Rosen, qui avait été nommé médiateur pour gérer les graves difficultés financières de «Motor City».

Plombé par une chute de ses recettes fiscales, l'ancien fleuron de l'industrie automobile s'était placé sous la protection du régime des faillites en juillet 2013 pour pouvoir renégocier sa dette à l'abri de ses créanciers.

Après plusieurs semaines d'audience, la justice de Detroit a approuvé son plan de sortie qui prévoit d'effacer près d'un tiers de la dette à long terme (7 milliards) de la ville au prix d'une mise sous surveillance budgétaire et d'une réorganisation visant à réaliser des économies.

Selon les médias américains, une partie des fonds disponibles (1,7 milliard de dollars) seront réinvestis dans les services publics de Detroit (pompiers, police...), laissés à l'abandon avec la lente désindustrialisation et la crise immobilière qui ont frappé la région.

Un tiers de cette somme devrait être utilisée pour s'attaquer au problème des quelque 80 000 bâtiments abandonnés qui jalonnent les rues de la grande ville du Michigan.

«Ce n'est pas la fin, ce n'est pas le commencement de la fin mais c'est peut-être la fin du commencement», a déclaré M. Rosen, citant la célèbre formule de Winston Churchill.

Pour éviter tout nouveau dérapage, les finances de la ville seront désormais placées sous le contrôle d'une commission composée de représentants du Michigan.

«Detroit a un grand avenir» mais «il reste du travail à accomplir», a ajouté Rick Snyder, gouverneur du Michigan, lors de la conférence de presse.

Berceau des «Big Three» (Ford, Chrysler, General Motors), la ville avait lié son destin à celui de la voiture enregistrant un lent déclin économique et financier qui est allé de pair avec une déchéance sociale.

En 60 ans, Detroit a perdu la moitié de sa population et a vu son taux de criminalité grimper en flèche.

Le cas de Detroit était surveillé de près par les employés municipaux à travers le pays qui redoutent de voir leurs retraites sabrées en raison des difficultés financières rencontrées par leur propre ville.