Le revenu médian des ménages américains a nettement reculé entre 2010 et 2013 malgré la fin de la récession, montrant que l'écart s'est encore creusé encore entre riches et moins riches, selon une enquête de la Banque centrale américaine (Fed) publiée jeudi.

Sur les trois dernières années, le revenu médian des Américains a décliné de 5%, «les familles situées en bas de l'échelle des revenus ayant expérimenté de substantiels déclins de leurs revenus dans la poursuite de la tendance observée entre 2007 et 2010», affirme cette étude trisannuelle de la Fed.

Sur la période, le revenu médian américain a glissé de 49 000 dollars annuels à 46 700 dollars. Le revenu moyen en revanche a augmenté de 4% à 87 200 dollars, reflétant «l'accentuation de la concentration des revenus», souligne la Fed.

Le salaire médian indique que la moitié des Américains gagnent moins tandis que l'autre gagne plus alors que le salaire moyen fait la moyenne de tous les salaires.

Salaires moyens comme médians en 2013 restent en dessous de leurs niveaux de 2007, avant la récession.

Entre 2010 et 2013, «seules les familles situées au sommet de l'échelle ont observé de larges augmentations de revenus», souligne la Fed.

Ainsi, selon un classement par centile, les ménages parmi les vingt premiers centiles situés en bas de l'échelle ont vu leurs revenus moyens diminuer de 8% (15 200 dollars annuels) alors que les  ménages les plus aisés situés parmi les dix derniers centiles ont vu leurs revenus grimper de 10% (397 500 dollars annuels).

Au milieu de l'échelle, les ménages ont observé un recul de 6% de leurs revenus moyen à 48.700 dollars tandis que le revenu moyen a glissé de 1% à 49 600 dollars.

Le revenu médian des noirs et des Hispaniques a chuté 9% sur la période contre -1% pour les blancs.

Globalement, la part des revenus perçus par les 3% des foyers les plus riches a augmenté ces trois dernières années passant à 30,5% contre 27,7% en 2010.

En termes de patrimoine, le patrimoine médian a reculé de 2% entre 2010 et 2013, tandis que le patrimoine moyen est resté stable.

Le patrimoine moyen des foyers les plus pauvres a perdu encore 21% de sa valeur au cours des trois années écoulées tandis que celui des foyers les plus riches a gagné 2%.

La part des richesses entre les mains des 3% les plus aisés est montée de 51,8% en 2007 à 54,4% en 2013. Celle détenue par les 90% des foyers dans la partie plus basse de l'échelle représente 24,7% des richesses, contre 33,2% en 1989, souligne la Fed.

L'enquête observe en outre, sur cette période qui a succédé à l'éclatement de la bulle immobilière, que le taux de propriétaires «a chuté de façon notable».

Le pourcentage de familles américaines possédant leur logement est tombé de 68,6% en 2007 à 65,2% en 2010, soit le niveau de 1995.