Le président Barack Obama a fustigé jeudi les entreprises américaines qui s'installent à l'étranger pour échapper à l'impôt tout en gardant leurs activités aux États-Unis, réclamant la suppression de niches «légales mais mauvaises».

«Certaines grandes entreprises - c'est un petit groupe mais en croissance - quittent le pays pour éviter de payer des impôts. Mais en réalité, elles ne vont nulle part, elles conservent la plupart de leurs activités ici, elles gardent en général leur siège aux États-Unis», a-t-il lancé lors d'un déplacement à Los Angeles.

«Techniquement, elles renoncent à leur citoyenneté américaine même si l'essentiel de leur activité est ici», a-t-il ajouté. «C'est mauvais pour les finances du pays, cela contribue au déficit et cela rend plus difficile l'investissement dans la formation».

«Le problème est que la niche qu'elles utilisent est légale. Cela m'est égal que ce soit légal, c'est une mauvaise chose!», a-t-il lancé dans un discours particulièrement offensif, soulignant que «certains appellent ces groupes des déserteurs».

Proposant de supprimer ces «niches fiscales non patriotiques», il a souligné qu'une proposition formulée en ce sens par les démocrates au Congrès pourrait permettre d'avancer sur ce point précis sans attendre une plus vaste réforme fiscale.

Mais la proposition a peu de chances d'aboutir à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.

«Tant que la Maison-Blanche ne soutiendra pas notre projet de réforme fiscale, chaque lettre de licenciement émanant d'une société qui décide de s'installer à l'étranger pourrait tout aussi bien être signée +Président Barack Obama+», a ironisé Michael Steel, porte-parole de John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants.

À plusieurs reprises depuis 2011, le président américain a plaidé en faveur d'une réforme de l'impôt des sociétés. En dépit d'un taux marginal relativement élevé par rapport à ce qui se pratique dans les autres pays développés, l'impôt sur les sociétés aux États-Unis est l'un des plus inefficaces en raison d'innombrables niches.

«Depuis deux ans, j'ai fait des propositions. (...) Mais le Congrès n'a rien fait, comme d'habitude», a ironisé M. Obama.