La Maison-Blanche s'est retrouvée sur la défensive mardi après qu'un organisme indépendant et respecté eut estimé que la réforme de la santé du président Barack Obama coûterait de nombreux emplois.

Dans un rapport, le Bureau du budget du Congrès (CBO) a estimé que l'application de la réforme de la couverture maladie, pièce maîtresse du bilan social de M. Obama, se traduirait par l'équivalent de deux millions d'emplois non créés d'ici à 2017.

Promulguée en mars 2010 après des mois de négociations acharnées et de votes serrés au Congrès, cette réforme a été confirmée en 2012 par la Cour suprême.

Mais l'application chaotique de son volet central depuis octobre 2013 a provoqué un casse-tête pour l'exécutif démocrate, qui plus est en butte à l'hostilité persistante de ses adversaires républicains envers cette législation qu'ils surnomment «Obamacare».

Sans surprise, ces derniers se sont immédiatement emparés du rapport du CBO mardi, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, relevant que «depuis des années, les républicains disent que la réforme de la santé du président provoque des incertitudes pour les petites entreprises, réduit le salaire net, et rend plus difficile d'investir dans de nouveaux employés».

«La classe moyenne souffre dans cette économie, et le rapport du CBO confirme qu'Obamacare aggrave la situation», a ajouté M. Boehner dans un communiqué.

La Maison-Blanche, de son côté, a estimé que le rapport était mal interprété.

«Les affirmations selon lesquelles la réforme de la santé coûte des emplois sont tout simplement démenties par les faits énoncés dans le rapport du CBO», a assuré le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney.

Ce dernier a aussi noté que 8,1 millions d'emplois avaient été créés dans le secteur privé depuis 2010.

Le rapport du CBO ne dit pas que le chômage va s'aggraver d'ici à 2017, mais que des employés auront moins d'incitations à travailler davantage d'heures, un déficit d'un ou deux pour cent d'heures travaillées par rapport à une situation dans laquelle la réforme n'existerait pas.

Le CBO extrapole de ces pourcentages une perte de deux millions d'emplois à temps complet dans les trois ans à venir, chiffre porté à 2,5 millions d'ici à 2024.