La banque centrale des États-Unis (Fed) a annoncé vendredi avoir reversé en 2013 au Trésor américain 77,7 milliards de dollars provenant de ses bénéfices au titre de l'année écoulée.

C'est un peu moins que le record de 88,4 milliards de dollars reversés en 2012 mais cela reste plus de deux fois supérieur au volume des bénéfices reversés avant la crise financière de 2008.

La Fed tire en effet une grande partie de ses bénéfices des intérêts courus sur les titres financiers qu'elle acquiert dans le cadre de la conduite de sa politique monétaire ultra-accommodante, mais aussi des intérêts que lui rapportent les prêts qu'elle consent aux banques lors de leurs opérations de refinancement.

Avec ses achats mensuels de bons du Trésor et de titres appuyés sur des crédits hypothécaires qui ont dépassé les 3000 milliards de dollars depuis la crise financière de 2008 pour faire baisser les taux d'intérêt à long terme, ses bénéfices ont explosé.

La Fed reverse au budget de l'État fédéral le total de son bénéfice, diminué entre autres des frais de fonctionnement de son siège à Washington et des dividendes versés aux douze banques régionales constituant le Système de réserve fédéral.

Ces chiffres sont une estimation provisoire, les chiffres définitifs des sommes remises à l'État paraissant habituellement en mars après l'audit des comptes de la Réserve fédérale.

Si les taux d'intérêt sur les bons du Trésor devaient s'apprécier au fur et à mesure que la Fed sort de sa politique expansionniste non-conventionnelle, le montant reversé par la Fed au Trésor pourrait se tarir.

Les responsables monétaires ont évoqué ces enjeux lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (FOMC), selon les minutes de la réunion publiées mercredi. Mais ils ont souligné que ces achats d'actifs devraient «rapporter un bénéfice net significatif pendant toute la durée du programme».