Une dirigeante de la Réserve fédérale américaine qui a voté régulièrement contre la politique de soutien monétaire exceptionnel de la Fed ces derniers mois s'est dite encore «préoccupée» jeudi par les risques posés par cette politique.

Esther George, présidente de la banque régionale de Réserve fédérale (Fed) de Kansas City et membre votant du Comité de politique monétaire (FOMC) en 2013, a finalement voté pour une réduction des injections de liquidités de la Fed lors de la dernière réunion de décembre après s'être longtemps opposée à cette politique ultra-accommodante.

Mais dans un discours à Madison (Wisconsin) jeudi, Mme George note que, même avec la «modeste» réduction des achats d'actifs décidée le mois dernier, la politique monétaire demeure hautement expansionniste avec la poursuite des injections de liquidités en cours et le maintien de taux d'intérêt bas. «Je reste préoccupée par les coûts potentiels et les conséquences de cette politique qui n'a jamais été éprouvée», affirme-t-elle.

«Une période prolongée de taux d'intérêt zéro ne conduit pas à de bonnes pratiques bancaires et encourage la course au rendement», ajoute-t-elle.

Mme George exprime aussi des doutes sur la capacité de la loi de réforme de Wall Street Dodd Frank à empêcher les grandes banques à devenir trop importantes pour faire faillite («Too big to fail»).

Elle plaide pour «davantage de séparation entre les activités de banque et de commerce» et pour l'adoption d'une «version moderne» de la loi des années 30 Glass-Steagall qui séparait banques de détail et banques d'investissement et qui a été abandonnée en 1999.