La Réserve fédérale américaine, qui prévoit «dans les prochains mois» de pouvoir réduire son aide exceptionnelle à l'économie, réfléchit à rendre ses intentions de politique monétaire les plus claires possible, une autre façon de soutenir la reprise.

Selon les minutes de la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) du 30 octobre, les participants ont estimé qu'une réduction de l'aide à l'économie serait possible «dans les prochains mois», si le marché de l'emploi s'améliore.

Lors de cette réunion, les participants prévoyaient «une amélioration continue du marché du travail ce qui justifierait une réduction du rythme des achats d'actifs dans les prochains mois», selon ce rapport.

Le FOMC avait une nouvelle fois décidé de laisser en l'état sa politique de rachats d'actifs qui consiste à acquérir pour 85 milliards de dollars par mois de bons du Trésor et titres liés à des emprunts immobiliers afin d'influer sur les taux à la baisse.

Cette décision de statu quo était attendue par les marchés, surtout après la période de paralysie du gouvernement la première quinzaine d'octobre, où de nombreux indicateurs n'avaient pas paru, comme le mentionne le rapport.

Toutefois certains membres du Comité ont fait valoir qu'il serait, «à un certain point, approprié de commencer à réduire ce stimulus avant une amélioration évidente des perspectives économiques».

Une bonne partie des débats a porté sur la façon dont cette réduction des injections de liquidité pouvait s'amorcer tout en assurant les acteurs financiers que les taux directeurs resteraient bas pour un certain temps.

La plupart des membres ont émis des réserves à l'idée de lier «mécaniquement» le volume des rachats d'actifs au taux de chômage ou au nombre des créations d'emplois, une idée qui avait été proposée par le gouverneur Jeremy Stein.

D'autres ont souhaité que la Fed annonce un montant limite de ses achats d'actifs ou un calendrier évoquant le début de la réduction de ces injections de liquidités.

Les membres du FOMC ont également longuement évoqué la façon de clarifier leur communication sur l'évolution future des taux d'intérêt, une fois le programme de rachat d'actifs conclu.

La possibilité d'abaisser le seuil du niveau du chômage à partir duquel la Fed pourrait commencer à relever les taux a été évoquée, sans faire l'unanimité.

La Fed a jusqu'ici indiqué qu'elle ne relèverait pas le taux directeur tant que le taux de chômage serait supérieur à 6,5% et que l'inflation ne dépasserait pas 2,5%.

Le taux de chômage est actuellement à 7,3% et l'inflation n'est qu'à 1% en glissement annuel, selon les derniers chiffres de l'indice des prix à la consommation, bien en dessous de 2%, l'objectif idéal de la Fed.

Le Comité voit dans «ces modifications sur la communication de l'orientation de la politique monétaire» une façon notamment de renforcer «la politique accommodante» de la banque centrale.

Mardi, le président de la Fed, Ben Bernanke, avait plaidé dans un discours en faveur de la transparence de la Fed, «qui aide le public à savoir à quoi s'attendre, qui aide à réduire les incertitudes et à rendre la politique monétaire plus efficace».

Selon les minutes, la plupart des membres du Comité étaient en outre favorables à l'idée de réduire les intérêts sur les suppléments de réserves que les banques gardent auprès de la Réserve fédérale. Même si cette initiative était vue comme ayant sans doute un résultat «minime», elle est considérée comme «un signal possible» des intentions de politique monétaire de la Fed.