Plusieurs dizaines de milliers de victimes indirectes de l'escroc Bernard Madoff ont désormais accès à un fonds d'indemnisation supplémentaire d'un montant total de 2,35 milliards de dollars, a indiqué lundi le bureau du procureur de Manhattan.

Ce fonds est alimenté par les biens confisqués par la justice américaine auprès de personnes impliquées dans la fraude et est supervisé par Richard Breeden, ancien président de l'organisme en charge de réguler les marchés financiers américains SEC, a précisé le bureau du procureur dans un communiqué.

«Pour la première fois depuis que le fonds de Madoff s'est écroulé en décembre 2008, les victimes de la fraude ayant investi à travers de fonds nourriciers (fonds investissant la totalité de ses actifs dans un autre fonds appelé fonds maître, ndlr), des groupes d'investisseurs et d'autres sortes d'actifs regroupant plusieurs investissements vont aussi pouvoir récupérer leurs pertes au même titre que les investisseurs directs dans le fonds de Madoff», souligne le document.

Ce nouveau fonds d'indemnisation opère en parallèle à la structure chargée de liquider les actifs du fonds géré par Bernard Madoff et supervisée par Irving Picard.

Sur les 2,35 milliards de dollars constituant actuellement ce nouveau fonds, quelque 2,2 milliards de dollars proviennent de la confiscation des biens du milliardaire Jeffrey Picower en 2010. Le reste a été collecté auprès de l'investisseur Carl Shapiro et de sa famille, de Bernard Madoff, de son frère Peter Madoff, et d'autres personnes impliquées dans la fraude.

Selon les nouveaux critères, sera éligible à ce fonds «toute personne possédant des actifs dans le fonds de Madoff au moment de sa chute, et qui peut justifier de pertes nettes», indique le bureau du procureur de Manhattan.

«Cela peut inclure plus de 10 000 investisseurs dont les plaintes ont été rejetées par le liquidateur du fonds de Madoff car relevant de plaintes "indirectes"», souligne le communiqué.

Bernard Madoff avait été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour une escroquerie estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l'on prenne en compte ou non les intérêts. Il attirait les déposants en leur promettant des rendements énormes, mais les remboursait en utilisant l'argent des déposants suivants, et le système avait fini par s'effondrer.