La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a mis en garde dimanche contre des réductions trop brutales des dépenses publiques aux États-Unis, où démocrates et républicains sont en plein bras de fer sur le budget.

«Il ne s'agit pas de faire se contracter l'économie en taillant brutalement dans les dépenses maintenant, alors que la reprise gagne de la vigueur», a indiqué Mme Lagarde dans une interview diffusée sur la chaîne de télévision américaine NBC.

«Le rythme de la consolidation (budgétaire) doit être sensé, afin de protéger cette croissance qui génère des emplois et qui aide de toutes sortes de manières», a-t-elle ajouté.

Les États-Unis doivent réagir face aux dépenses d'assurance maladie comme Medicare «qui vont monter et (les) hanter dans quelques années», mais le gouvernement doit avoir «une approche équilibrée», a-t-elle souligné.

Les États-Unis sont confrontés à deux crises, liées politiquement, mais dont la concomitance est due à un hasard du calendrier: l'absence d'accord au Congrès au 1er octobre sur le budget 2014, qui entraîne de facto une quasi-paralysie de l'administration, et un autre blocage au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette, faute duquel Washington risque de ne plus pouvoir honorer certaines dettes à partir du 17 octobre.

Christine Lagarde a mis en garde plusieurs fois contre des conséquences «très graves» si aucune solution n'était trouvée à temps. Elle a répété dimanche sur NBC qu'un échec sur la dette pourrait entraîner «des perturbations massives dans le monde entier», avec le risque d'une nouvelle récession aux États-Unis.

Dans ses prévisions de croissance pour 2014, le FMI avait souligné que l'économie américaine, «bridée par des coupes budgétaires de taille», avait continué de croître «modestement» en 2013, mais risquait de se dégrader.