Les pays développés replongeront en récession si les États-Unis ne parviennent pas à relever le plafond légal de leur dette, a estimé mercredi l'OCDE, qui regroupe les 34 États les plus industrialisés du globe.

«Si le plafond de la dette n'est pas relevé - ou mieux, supprimé -, nos estimations suggèrent que la zone couverte par l'OCDE retombera en récession l'année prochaine tandis que les pays émergents connaîtront un ralentissement brutal», a indiqué le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques, Angel Gurria, dans un communiqué.

Déjà en proie à une paralysie budgétaire, les États-Unis doivent relever d'ici au 17 octobre la limite légale de leur dette publique, fixée par le Congrès, sous peine d'être confrontés au premier défaut de paiement de leur histoire.

«Même si la probabilité que cela arrive est faible, le simple fait qu'il existe une incertitude sur la capacité de l'État d'éviter un défaut de paiement partiel pourrait provoquer des perturbations sur les marchés financiers», prévient M. Gurria.

En cas de défaut, les dépenses publiques américaines devraient «immédiatement» être sabrées d'une ampleur équivalente à 4% du produit intérieur brut (PIB) du pays, estime le patron de l'OCDE dans son communiqué.

Le taux de chômage aux États-Unis, actuellement de 7,3%, repartirait par ailleurs vers les sommets atteints pendant la crise financière, où il avait culminé à 10%, assure le communiqué.

La première puissance économique mondiale devrait également réduire ses importations, affectant «gravement» les autres pays de la planète, met en garde M. Gurria, qui en appelle à la «sagesse» des élus du Congrès américain.

Le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, avait déjà estimé mardi qu'un défaut de paiement des États-Unis plongerait le pays en «récession, ou pire».