L'agence de notation financière Standard & Poor's, la première à avoir retiré son triple A aux États-Unis en 2011, a indiqué mardi que la paralysie temporaire du gouvernent fédéral n'allait pas dans l'immédiat affecter la note de solvabilité du pays.

«L'impasse actuelle et les discussions continues sur le plafond de la dette créent selon nous un climat d'incertitude qui pourrait miner la confiance, affecter les investissements et les embauches aux États-Unis», estime S&P, dans un document publié mardi sous la forme questions-réponses.

«Toutefois, et tant que ça ne dure pas longtemps, nous n'anticipons pas de changement de la note souveraine», assure S&P, ajoutant que ce sont ces jeux politiciens qui l'avaient emmenée à retirer le fameux AAA aux États-Unis le 3 août 2011.

S&P attribue actuellement la note «AA+», la deuxième sur son échelle, aux États-Unis, assortie d'une perspective stable, ce qui signifie qu'il y a une chance sur trois qu'elle évolue dans les deux prochaines années.

L'État fédéral américain a mis au chômage technique mardi pour la première fois depuis 17 ans des centaines de milliers de fonctionnaires, faute d'accord budgétaire au Congrès, une mesure draconienne qui épargne toutefois les fonctions essentielles, dont la sécurité.

Cet échec marque le point culminant de 33 mois d'un bras de fer continu sur le budget entre les démocrates et les républicains, qui ont repris le contrôle de la Chambre en janvier 2011 après l'élection de dizaines d'élus du Tea Party.

S&P avertit que si les élus américains ne trouvent pas à temps, c'est-à-dire mi-octobre, un accord pour relever le plafond de la dette, elle «abaisserait la note de long terme à SD (selective default)», soit un défaut de paiement sélectif.

Autrement dit, le gouvernement américain n'aurait pas honoré ses échéances. «La note resterait à 'SD' jusqu'à ce que les États-Unis remboursent leurs créanciers», poursuit l'agence de notation.

Elle estime par ailleurs que ni la paralysie actuelle ni un énième retard dans le relèvement du plafond de la dette ne réduiraient le déficit budgétaire du pays.

Car, explique S&P, les taux d'intérêt auxquels le pays emprunterait seraient élevés et les éventuels créditeurs demanderaient beaucoup plus pour se couvrir contre des retards de paiements.