L'économie des États-Unis a encore besoin du soutien d'une politique monétaire ultra-accommodante, a estimé lundi le président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley.

«L'économie se redresse lentement (...) mais il reste un certain nombre de vents contraires qui peuvent contrecarrer une amélioration des fondamentaux économiques», a estimé M. Dudley, qui a voté pour la décision de la Banque centrale la semaine dernière de continuer à injecter des liquidités dans le système financier.

Il a cité les augmentations d'impôts, les coupes budgétaires et le resserrement du crédit depuis le mois de mai. «Selon moi, l'économie a encore besoin du soutien d'une politique monétaire ultra-accommodante», a-t-il estimé dans un discours qu'il devait prononcer lundi devant une université à New York.

Les mesures drastiques d'économie budgétaire vont coûter 1,75 point de croissance au PIB en 2013, rappelle-t-il tandis que les taux d'intérêt immobiliers à long terme ont augmenté de 120 points de base depuis mai pour dépasser les 4,5%.

«Actuellement, l'amélioration des fondamentaux de l'économie d'une part et le frein budgétaire associé à un resserrement du crédit d'autre part tirent l'économie dans des directions opposées, s'annulant les uns les autres», explique M. Dudley.

Il estime également qu'«en l'absence de difficultés budgétaires (...) l'économie devrait croître plus rapidement en 2014». Mais au moment où le Congrès et l'administration Obama s'opposent à la fois sur le budget et le plafond de la dette, M. Dudley s'attend «à ce que le frein budgétaire soit encore important».

L'économie perdrait de son «fameux» dynamisme 

L'économie américaine serait en train de perdre de son «fameux» dynamisme économique, a estimé de son côté le président de l'antenne régionale de la Réserve fédérale d'Atlanta, Dennis Lockhart.

«L'Amérique perd-elle de son fameux dynamisme économique? Il semble que ce soit le cas», estime M. Lockhart dans un discours prononcé devant un cercle culturel à New York et rendu public par la Fed.

«Je crois que cela s'explique à la fois par la récente récession et par cette reprise poussive», poursuit-il, ajoutant toutefois ayant des raisons de croire «qu'une partie du déclin du dynamisme économique est cyclique par nature et s'inversera au fil du temps».

M. Lockhart met en avant la relative faiblesse des créations d'emplois, qu'il compte à 148 000 par mois en moyenne sur les trois derniers mois, associée à «un rythme de croissance morose» qui s'est élevé en moyenne à 2,2% en rythme annualisé sur les 17 derniers trimestres ayant suivi la récession.

Il note que le taux de chômage, à 7,3% en août, «ne traduit pas la réelle sous-utilisation des ressources du marché du travail».

M. Lockhart cite notamment les chômeurs découragés qui cessent de chercher un emploi, les retraités qui quittent la population active et le nombre élevé de travailleurs à temps partiel qui voudraient pourtant un emploi à plein temps.