L'économie américaine a poursuivi cet été son expansion à un rythme «modeste à modéré», selon les termes retenus par la Réserve fédérale depuis plusieurs mois déjà pour décrire l'activité économique dans son Livre beige publié mercredi.

«Les rapports émanant des douze régions de la Réserve fédérale suggèrent que l'économie nationale a continué de progresser à un rythme modeste à modéré pendant la période de début juillet à fin août», écrit le Livre Beige de la Fed.

Ce rapport couvre une période de six semaines précédant le 26 août. Huit régions ont qualifié «la croissance de modérée», trois autres la jugent plutôt «modeste» et une, celle de Chicago, parle seulement «d'amélioration».

Depuis plusieurs mois déjà, le Livre Beige, qui est réalisé à partir de données compilées sur le terrain par les banques régionales du système de Réserve fédérale, utilise cette formule nuancée pour qualifier l'état de la reprise américaine.

«C'est la même phrase depuis trois Livre beige ! Et les termes 'modeste' ou 'modestement' sont utilisés 17 fois tandis que 'modéré' ou 'modérément' sont employés 11 fois», calculait avec ironie une analyste de BMO, Jennifer Lee.

Le Livre Beige est publié à deux semaines de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui se tiendra les 17 et 18 septembre. Il est difficile de dire si cet état de l'économie va convaincre les dirigeants de la Fed à réduire, dès cette réunion du FOMC, les injections de liquidités dans le système financier destinées à soutenir la reprise et brider les taux d'intérêt.

Le document note une hausse des dépenses de consommation dans la plupart des régions, tirées notamment par une «forte demande pour les automobiles et les biens d'équipements de la maison».

Les dépenses liées à la rentrée des classes ont aidé à la bonne tenue de la consommation, principal moteur de l'économie américaine. La plupart des régions toutefois soulignent que les consommateurs «demeurent prudents dans leurs achats et sont hautement sensibles aux prix».

Les ventes automobiles semblent dopées par «des conditions financières attractives» offertes par les concessionnaires. Les voitures haut de gamme se vendent bien à New York, tandis que la demande est forte pour les véhicules d'occasion à Chicago, Kansas City et San Francisco. Les professionnels du secteur se disent optimistes pour leurs ventes jusqu'à la fin de l'année.

La Fed souligne également que toutes les régions ont observé une expansion de l'activité touristique, de Boston à San Francisco en passant par Philadelphie et Atlanta. La demande pour des permis de camping abonde par rapport à la même période de l'an passé et la fréquentation des théâtres de Broadway est repartie à la hausse, note la Banque de Réserve fédérale de New York.

L'activité immobilière, qui est vue depuis plusieurs mois comme le secteur porteur de la reprise, s'est accrue «modérément» dans la plupart des districts, souligne la Fed qui change à cet égard quelque peu son appréciation par rapport à la précédente livraison du Livre beige, lequel évoquait début juillet une «expansion modérée à forte» du secteur immobilier.

New York a connu des ventes d'appartements «inhabituellement fortes» pour des mois d'été, note la Fed. Le document suggère aussi que dans beaucoup de régions la hausse des prix et celle des taux d'intérêt des prêts immobiliers «pourraient être à l'origine d'une accélération des ventes poussant les indécis à s'engager» avant que les prix et les taux ne montent davantage. L'activité de prêt a d'ailleurs «faibli un peu», «la plupart des régions ne mentionnant guère plus qu'une modeste croissance», certaines comme celle de Kansas City rapportant un déclin.

L'activité manufacturière a progressé «modestement», tirée par la demande pour les automobiles, les logements et les infrastructures.

Les embauches «restent stables, voire en modeste hausse», dit encore le document. La pression sur les salaires est largement «contenue» de même que la hausse des prix.



La croissance peut pousser la Fed à agir dès septembre 


La confirmation d'une croissance, même modeste, de l'économie des États-Unis en ce milieu de 3e trimestre, selon le Livre Beige, pourrait conforter la banque centrale américaine dans son intention de réduire son soutien exceptionnel à l'économie dès septembre, estiment certains analystes.

D'autres affirment toutefois qu'il faudra attendre la publication vendredi du taux de chômage en août pour se faire une opinion plus sûre, estimant que le Livre Beige est concocté à partir de données anecdotiques glanées dans les douze régions couvertes par les banques de Réserve fédérale (Fed).

Selon le Livre beige qui décrit l'état de l'économie américaine au cours des six semaines précédant le 26 août, l'activité a progressé à un rythme «modeste à modéré», une expression que la Fed emploie depuis plusieurs mois.

Le document note une hausse des dépenses de consommation dans la plupart des régions, tirées notamment par une «forte demande pour les automobiles et les biens d'équipements de la maison».

L'activité immobilière, qui est vue depuis plusieurs mois comme le secteur porteur de la reprise, s'est accrue «modérément» dans la plupart des districts, souligne aussi la Fed qui change à cet égard quelque peu son appréciation par rapport à la précédente livraison du Livre beige qui évoquait début juillet une «expansion modérée à forte» du secteur immobilier.

L'activité manufacturière a progressé «modestement» et les embauches «restent stables, voire en modeste hausse», tandis que la pression sur les salaires est contenue de même que la hausse des prix, dit encore le document.

La Fed scrute la conjoncture pour décider du moment opportun d'alléger son soutien à l'économie américaine en réduisant ses injections de liquidités qui s'élèvent actuellement à 85 milliards de dollars par mois. Son comité de politique monétaire (FOMC) se réunit les 17 et 18 septembre.

«Le degré d'importance qu'accorde la Fed à ces rapports régionaux anecdotiques pour déterminer sa politique monétaire n'est pas évident», affirme Erik Johnson, analyste pour IHS Global Insight. «Nous pensons que c'est le taux de chômage qui dictera la politique d'assouplissement monétaire de la Fed», ajoute cet économiste qui ne croit pas à une réduction du soutien exceptionnel de la banque centrale à l'économie avant la réunion du FOMC de décembre.

Il reconnaît toutefois voir dans les données du Livre Beige la confirmation que «les fondamentaux  de l'économie sont solides».

Pour Cooper Howes de Barclays en revanche, malgré «le langage terne» du rapport --qui depuis plusieurs mois utilise l'expression «modeste à modérée» pour décrire l'expansion économique américaine-- la croissance décrite par le Livre Beige devrait conduire la Fed à réduire ses achats d'actifs dès septembre.

«Nous prévoyons que le FOMC allégera ses achats d'actifs à 70 milliards de dollars contre 85 milliards» aujourd'hui, affirme cet analyste.

John Williams, membre non-votant du Comité de politique monétaire et président de la banque de San Francisco, a prévenu mercredi à Portland «que le temps approchait où notre économie va atteindre par elle-même suffisamment de croissance pour se passer d'un stimulus monétaire supplémentaire».

Le Produit intérieur brut (PIB) américain a affiché une hausse de 2,5% en rythme annualisé au deuxième trimestre, témoignant d'une solide progression par rapport à la première estimation officielle (1,7%) et aux trois premiers mois de l'année marqués par une croissance morose (1,1%).

Le taux de chômage se situait en juillet à 7,4%, contre 7,9% six mois plus tôt.

La perspective de frappes en Syrie, mais aussi d'un bras de fer avec le Congrès sur le relèvement du plafond de la dette à la mi-octobre pèseront aussi de tout leur poids dans la prise de décision de la banque centrale de réduire son soutien exceptionnel à la reprise.