Le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a exhorté jeudi le Congrès à ne pas attendre «la dernière minute» pour relever le plafond de la dette afin d'éloigner le spectre d'un défaut de paiement du pays.

«Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre une mystérieuse dernière minute pour régler ce problème (...). Nous ne pouvons pas nous permettre de nous infliger de nouvelles blessures», a déclaré M. Lew dans un discours à San Francisco.

Les États-Unis ont atteint au début de l'année la limite légale de leur dette publique qui doit à présent être relevée par le Congrès pour permettre à l'État de faire face à ses obligations financières et payer ses créanciers.

Face à l'opposition des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, l'administration a recours à des mesures exceptionnelles qui doivent lui permettre de tenir jusqu'au 11 octobre alors que le Congrès américain doit reprendre ses travaux le 9 septembre.

Le secrétaire au Trésor a toutefois mis en garde jeudi contre l'incertitude qui entoure ce calendrier. «Il faut garder à l'esprit que les recettes fiscales et le montant des dépenses sont, par nature, imprévisibles», a-t-il déclaré, ajoutant être dans l'incapacité de savoir précisément quand le gouvernement «sera à court» de liquidités.

À l'été 2011, un précédent blocage politique sur le plafond de la dette avait conduit l'agence de notation Standard and Poor's à priver les États-Unis de leur prestigieux «triple A», gage de solvabilité maximale pour les marchés financiers.

«Nous ne pouvons pas nous permettre une réédition de ce qui s'est passé en 2011», a souligné M. Lew.

«Le long conflit sur le plafond de la dette avait dopé l'incertitude dans les milieux d'affaires, plombé la confiance des ménages, fait chuter les marchés financiers», a-t-il affirmé, selon le texte de son discours transmis à la presse.

Selon le dernier relevé officiel du Trésor, le plafond de la dette américaine est fixé à 16 699 milliards de dollars.