Le président américain Barack Obama a exhorté mardi le Congrès à soutenir la reprise de l'immobilier en aidant les emprunteurs, mais aussi à limiter les risques de plans de sauvetage du secteur par l'argent public.

Cinq ans après l'éclatement de la crise des crédits «subprime» qui avait donné le signal d'une tourmente sans précédent depuis les années 1930, M. Obama s'est rendu à Phoenix (Arizona), l'un des épicentres du sinistre immobilier.

Mais M. Obama, après avoir visité une entreprise de travaux, a assuré que le logement était «en train de remonter la pente. Les prix des maisons augmentent à un rythme jamais vu depuis sept ans». Le président a toutefois appelé à capitaliser sur ces progrès en établissant un «système immobilier durable et juste», décourageant les spéculateurs et évitant les «bulles».

Il a dévoilé une batterie de réformes et de propositions pour encourager une reprise plus rapide du secteur, dont une ouverture aux aides publiques pour davantage d'emprunteurs en difficulté, un meilleur accès au crédit ou encore un programme d'investissement dans les logements à loyer modéré.

Il a aussi dit souhaiter que le gouvernement se désengage de son rôle de garant des prêts immobiliers via les organismes semi-publics Fannie Mae et Freddie Mac.

«Pendant trop longtemps, ces entreprises ont été autorisées à faire de gros bénéfices en rachetant des prêts hypothécaires, en sachant que si leurs paris étaient perdants, les contribuables devraient payer», a dénoncé M. Obama, appelant les prêteurs privés à prendre leurs responsabilités.

Certaines de ces propositions, qui s'inscrivent dans le cadre de l'offensive en faveur de la classe moyenne lancée par M. Obama fin juillet, devront recevoir l'aval du Congrès. Or, la Chambre des représentants est acquise aux adversaires républicains de M. Obama, qui sont hostiles à toute mesure qui s'apparenterait à un plan de relance.

Alors que l'immigration constitue un sujet brûlant en Arizona, État frontalier du Mexique, M. Obama a aussi lié les dossiers du logement et d'une réforme de l'immigration qu'il appelle de ses voeux.

Le Sénat majoritairement démocrate a voté une telle réforme en début d'été, mais la Chambre, qui devrait l'adopter dans les mêmes termes, y renâcle, les républicains refusant d'adopter un dispositif assimilé à une «amnistie» des clandestins.

Pourtant, a argumenté M. Obama, «quand davantage de gens achètent des maisons, en respectant les règles, la valeur des maisons augmente pour tout le monde».

«Les propriétaires, en moyenne, ont déjà vu la valeur de leur logement augmenter de plusieurs milliers de dollars, simplement à cause de l'immigration», a-t-il assuré.

Le plan adopté par le Sénat «est soutenu par des dirigeants d'entreprises, les syndicats et les forces de l'ordre. Et étant donné ce que ce texte peut faire pour les propriétaires fonciers, il s'agit d'une raison de plus pour que les républicains de la Chambre arrêtent de traîner des pieds», a lancé le président.