Le déficit commercial des États-Unis s'est aggravé bien plus fortement que prévu en mai sous l'effet d'une nouvelle poussée des importations et d'un recul des exportations, selon des chiffres publiés mercredi à Washington par le département du Commerce.

Le solde, chroniquement déficitaire, des échanges de biens et de services du pays avec le reste du monde s'est établi à 45 milliards de dollars, en données corrigées des variations saisonnières, bondissant de 12,1% par rapport à avril et enregistrant sa plus forte dégradation depuis plus de deux ans.

L'ampleur de cette nouvelle aggravation, après celle enregistrée au mois précédent (+8,1%), a surpris les analystes qui tablaient sur une légère augmentation du déficit à 40,8 milliards de dollars.

Encore une fois, la balance commerciale américaine est plombée par le déficit sur les échanges de biens (63,4 milliards) alors que les services affichaient un excédent de 18,4 milliards, selon le ministère.

L'aggravation observée en mai tient globalement à une progression des importations (+1,9%, à 232,1 milliards) qui s'est conjuguée à un repli des exportations (-0,3% à 187,1 milliards).

Les importations de voitures et de pièces détachées ont ainsi atteint un niveau record, à 26,0 milliards de dollars (en hausse de 3,2% sur un mois), tout comme celles de produits alimentaires et de boissons (+4,2% à 9,9 milliards de dollars), selon le ministère.

Les achats de pétrole brut, qui pèsent pour près de 10% des importations, ont eux aussi plombé le déficit, en augmentant de 3,2% à 22 milliards.

Dans le même temps, les exportations américaines ont été notamment plombées par les ventes de produits alimentaires qui ont atteint leur plus faible niveau depuis près de trois ans à 9,9 milliards (-1,0%) et par le repli enregistré sur les produits pétroliers (-2,3% à 4,1 milliards).

En termes géographiques, le déficit commercial sur les biens s'est de nouveau aggravé avec la Chine en mai, flambant de 15,7% pour atteindre 27,9 milliards de dollars, selon des données non corrigées des variations saisonnières.

Depuis plusieurs années, l'administration Obama cherche à réduire les déséquilibres commerciaux avec la Chine, accusée par Washington de pratiques déloyales et de sous-évaluer sa monnaie pour doper ses exportations.

Le déficit des États-Unis s'est en revanche nettement réduit en mai vis-à-vis de l'Union européenne, fondant de 13% à 10,8 milliards de dollars.

Les deux blocs doivent lancer en juillet des négociations commerciales visant à créer une des plus grandes zones de libre-échange dans le monde.