La banque centrale des États-Unis (Fed) a maintenu mercredi en l'état sa politique monétaire de soutien exceptionnel à la reprise économique du pays, notant que les risques de dégradation de la première économie mondiale «ont diminué».

À l'issue d'une réunion débutée mardi, les membres du Comité de politique monétaire (FOMC) ont constaté que l'activité économique du pays progressait à un rythme «modéré» et que les conditions du marché de l'emploi s'étaient encore améliorées même si le taux de chômage «reste élevé» (7,6% en mai).

Comme s'y attendaient les économistes, la Fed a confirmé la poursuite de sa politique monétaire ultra-accommodante sous tous ses aspects.

Le FOMC a notamment réitéré son engagement à maintenir le taux directeur de la Réserve fédérale dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis décembre 2008 «au moins tant que le taux de chômage demeurera au-dessus de 6,5%» et si cela ne remet pas en cause son objectif d'inflation à moyen terme.

Mais la Fed a averti qu'elle était prête à «accélérer ou ralentir» le rythme de ses injections de liquidités dans le circuit financier et son président Ben Bernanke a prévenu au cours d'une conférence de presse que les rachats d'actifs pourraient ralentir «plus tard cette année».

Cela dépendra des perspectives du marché du travail et des variations de l'inflation, précise le communiqué de l'institution. «Le Comité estime que les risques de dégradation de l'économie et du marché de l'emploi ont diminué depuis l'automne».

La Réserve fédérale dépense 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l'année en bons du Trésor et titres hypothécaires afin de peser au maximum sur le niveau des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, et favoriser la consommation, l'investissement et l'emploi.

Le Comité a continué de décrire une économie où «les dépenses des ménages, l'investissement des entreprises et le secteur du logement ont continué à se renforcer», mais où «la politique budgétaire freine la croissance économique». La Fed a abaissé sa prévision de croissance pour 2013 mais l'a revue à la hausse pour 2014. Le produit intérieur brut du pays (PIB) devrait progresser entre 2,3% et 2,6% en rythme annualisé au quatrième trimestre (contre entre 2,3% et 2,8% précédemment estimé).

Pour 2014, la croissance devrait s'accélérer et s'échelonner entre 3,0% et 3,5% alors que la Fed se montrait plus pessimiste en mars en tablant sur 2,9% à 3,4%.

Le FOMC indique avoir également revu nettement  en baisse sa prévision de hausse des prix, qui devrait se situer en 2013 entre 0,8 à 1,2% alors qu'il tablait sur 1,3 à 1,7% en mars. L'objectif de la Fed est de 2%.

Mercredi, deux membres du FOMC ont voté contre les décisions prises par leurs pairs. James Bullard, président de la Fed de Saint Louis, estime que la Fed devrait «signaler davantage son objectif d'inflation alors qu'il y a eu des signes récents d'inflation basse».

Il a rejoint Esther George, de la Fed de Kansas City, qui depuis trois réunions du FOMC s'est opposée à la poursuite de la politique ultra-accommodante par crainte qu'elle augmente les risques de déséquilibres économiques et financiers.

En mai, M. Bernanke avait lui aussi averti que si des taux bas «étaient maintenus ainsi trop longtemps, cela pourrait saper la stabilité financière» en encourageant les acteurs financiers, à la recherche de rendements, à prendre davantage de risques.