La consommation des ménages aux États-Unis a encore montré des signes de résistance en février en dépit de perspectives économiques moroses dans le pays, plombé par les coupes budgétaires.

Dépassant légèrement les prévisions des analystes, les dépenses de consommation ont progressé de +0,7% en rythme annualisé dans le pays, marquant une nette accélération par rapport aux +0,4% enregistrés en janvier, selon les données publiées vendredi par le département du Commerce à Washington.

«Surprise, surprise, les ménages continuent de dépenser comme des fous», estime l'économiste Joel Naroff, de Naroff Economics.

Ils ont été bien aidés par la hausse de leurs revenus qui a atteint 1,1% en février après avoir chuté de 3,7% sous la menace de la cure d'austérité du «mur budgétaire» qui planait sur le pays au début de l'année.

L'effondrement de janvier, le plus lourd enregistré en vingt ans, était lié à la forte hausse des revenus de décembre, mois pendant lequel les entreprises avaient versé nombre de primes par anticipation afin de soustraire leurs salariés aux hausses d'impôts qui s'annonçaient à partir du 1er janvier.

«Le fait que les ménages aient été capables de traverser sans encombre la baisse de leurs revenus et de soutenir la consommation en réduisant leur épargne est très clairement un signe encourageant pour la croissance dans le moyen terme», estime Peter Newland, économiste à Barclays Research.

Selon M. Naroff, la bonne tenue de ces indicateurs est directement liée à l'embellie enregistrée sur le front de l'emploi aux États où les embauches se sont nettement accélérées en février et où le taux de chômage est tombé à 7,7%, son niveau le plus faible depuis décembre 2008.

«L'amélioration du marché du travail permet de compenser les hausses d'impôts», se réjouit M. Naroff.

«Au final, ce sont des nouvelles encourageantes pour l'économie américaine particulièrement bienvenue dans cette période de morosité ailleurs dans le monde», estime Jennifer Lee, de BMO Capital Markets.

Aux États-Unis pourtant, les perspectives économiques de croissance ont été assombries par les coupes budgétaires automatiques entrées en vigueur le 1er mars et qui menace d'amputer la croissance de 0,5 à 0,6 point de pourcentage, selon les estimations.

Cette hypothèse ne semble toutefois pas pour le moment entamer la confiance des consommateurs.

Le moral des ménages s'est ainsi amélioré en mars aux États-Unis et a finalement grappillé 1,0 point par rapport à février après avoir pourtant donné des signes de fléchissement au cours du mois, selon l'indice de confiance des consommateurs américains publié vendredi par l'Université du Michigan.