La banque centrale des États-Unis (Fed) a noté mercredi, sans s'en inquiéter, la stagnation de la croissance économique et a maintenu l'ensemble de ses mesures d'exception destinées à soutenir la reprise.

Aux États-Unis, «la croissance économique marque une pause depuis quelques mois, en grande partie à cause de perturbations d'ordre météorologique et d'autres facteurs à caractère passager», écrit le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion à Washington.

Compte tenu de cette absence d'amélioration, le Comité a confirmé les mesures d'exception qu'il avait prises lors de sa réunion précédente, en décembre.

En vertu de ses décisions, la banque centrale continuera de racheter sur les marchés des obligations d'État américaines et des titres adossés à des créances immobilières pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois jusqu'à nouvel ordre.

Ces achats exceptionnels dureront «tant que la perspective du marché du travail ne s'améliorera pas nettement», rappelle le FOMC, et le taux directeur de la Fed restera entre 0 et 0,25% tant que le taux de chômage officiel restera au-dessus de 6,5%, que les perspectives d'inflation à moyen terme ne dévieront pas de plus d'un demi point au-dessus de l'objectif de la Fed (2,0%) et que les attentes d'inflation à long terme resteront stables.

Compte tenu des prévisions de la Fed, et si l'inflation reste maîtrisée sans présenter de risques d'emballement à terme, ce qui est le cas pour l'instant selon l'opinion majoritaire du Comité, le taux directeur devrait rester jusque mi-2015 dans la fourchette de fluctuation qui lui est assignée depuis plus de quatre ans.

Toutes ces mesures ont pour but de maintenir une pression maximale sur l'ensemble des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, afin de favoriser l'investissement, la consommation et le marché du logement et, in fine, de hâter la reprise du marché de l'emploi.

La Fed ne semble pas s'inquiéter outre mesure de la direction prise par l'économie américaine. La principale modification dans le communiqué final du FOMC par rapport à décembre est la disparition d'un paragraphe dans lequel la banque centrale disait «craindre que, sans mesures d'assouplissement monétaire suffisantes, la croissance économique ne soit pas assez forte pour permettre une amélioration soutenue de la situation du marché du travail.»

Le Comité estime désormais que la croissance économique se poursuivra lentement, entraînant une décrue graduelle du chômage, qui atteignait 7,8% en décembre.

Les décisions du Comité ont été approuvées à l'unanimité des douze membres votants moins une voix, celle d'Esther George, pour qui, selon le communiqué, la poursuite de la politique ultra-accommodante actuelle augmente «les risques de déséquilibres économiques et financiers futurs» et «pourrait entraîner avec le temps une hausse des attentes d'inflation».

Présidente de la Fed de Kansas City, Mme George, qui votait lundi pour la première fois de sa vie au FOMC, s'est posée ainsi en digne héritière de son prédécesseur à la tête de l'antenne de la banque centrale dans cette ville du Centre des Etats-Unis, Thomas Hoenig, qui, pour des raisons similaires, avait exprimé son désaccord avec les décisions prises par ses pairs à chacune des huit réunions ordinaires du Comité en 2010.