Comme il fallait s'y attendre, la Réserve fédérale américaine a reconduit toutes ses mesures de détente monétaire, même si elle prend acte d'une légère amélioration sur le marché de l'habitation.

«Les dépenses des ménages ont progressé un peu plus rapidement, mais la croissance des investissements des entreprises en capital fixe ralentit, lit-on dans le communiqué, qui calque la plupart du libellé précédent. Le secteur de l'habitation montre d'autres signes d'amélioration.»

Enfin, les autorités monétaires reconnaissent que l'inflation s'est quelque peu raffermie à cause des coûts plus élevés de l'énergie.

Pour le reste, c'est du pareil au même. La Fed est toujours d'avis que sans stimuli suffisants, la croissance ne sera pas assez forte pour améliorer les conditions du marché du travail.

Il faut rappeler que le communiqué du 13 septembre était riche en nouveautés.

L'équipe présidée par Ben S. Bernanke reportait à au moins la mi-2015 une première hausse du taux directeur américain. Il fluctue dans une fourchette de 0% à 0,25% depuis décembre 2008.

La Fed s'était aussi alors engagée à acheter des créances adossées à des actifs hypothécaires et émises par des assureurs de prêts (les agences gouvernementales en tutelle Freddy Mac et Fannie Mae) à hauteur de 40 milliards de dollars par mois pour une durée illimitée.

Cette initiative est la troisième ronde d'assouplissement quantitatif (AQ3) depuis la récession.

La Fed réinvestit aussi le capital et les intérêts de ses titres de ces mêmes agences arrivés à échéance dans de nouvelles créances de même type.

Enfin, la Fed poursuit comme prévu son opération Twist jusqu'à la fin de l'année. Elle consiste à troquer des obligations du Trésor américain de courte échéance contre des plus longues dans le but d'infléchir les taux d'intérêt à long terme et de stimuler des investissements dans des véhicules de placement plus risqués.

La Fed estime que l'ensemble de ses mesures va augmenter ses avoirs de 85 milliards par mois d'ici la fin de l'année.

«À quelques jours de l'élection présidentielle et un mois à peine après l'annonce d'achats massifs d'actifs et à quelques semaines de la fin de l'opération Twist, c'était sans doute l'annonce de la Fed pour laquelle il y avait le moins d'attentes en quatre ans», résume Martin Schweirdtfeger, économiste principal à la TD.

«La réunion des 12 et 13 décembre sera bien plus intéressante, renchérit Michael Gregory, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux. Nous prévoyons qu'à l'opération Twist succéderont des achats directs d'obligations du Trésor.

Bref, la planche à billets restera active encore bien longtemps.

Comme c'est le cas depuis le début de l'année, la politique a été adoptée sur division. Jeffrey M. Lacker s'oppose à l'AQ3 tout comme au maintien du taux directeur à pareil creux pour une si longue période.