Le magnat des médias Rupert Murdoch a fait face à de nouvelles critiques d'actionnaires de News Corp lors d'une assemblée générale mardi, mais les motions visant à réduire son influence dans le groupe n'ont pas obtenu une majorité suffisante.

Les critiques étaient liées, pour la deuxième année consécutive, au scandale des écoutes téléphoniques en Grande-Bretagne, qui avait notamment conduit à la fermeture d'un des journaux du groupe, le tabloïde News of the World.

M. Murdoch a reconnu qu'il y avait eu des problèmes dans la gestion de l'affaire, mais certains actionnaires dissidents jugent aussi qu'elle a mis en lumière la faiblesse de la gouvernance du groupe.

Ils avaient notamment déposé mardi une motion pour séparer les postes de président du conseil d'administration et de directeur général, tous deux occupés par M. Murdoch.

«Avoir un directeur général qui est aussi président représente un conflit d'intérêts et empêche d'avoir un conseil d'administration fort et indépendant», a argumenté l'un des représentants des dissidents, Julie Tanner, de la société d'investissement Christian Brothers Investment Services.

«L'échec des contrôles internes a eu des répercussions réelles et durables: un journal a fermé, des enquêtes criminelles ont été lancées, l'acquisition de BSkyB a été annulée (News Corp en détient 39,1% mais a dû renoncer à en acheter les parts restantes, ndlr), cela a érodé la confiance du public et terni la réputation du groupe», a-t-elle énuméré.

M. Murdoch a pour sa part fait valoir que si beaucoup d'entreprises britanniques avaient un président indépendant, aux États-Unis «environ 70%» des sociétés cotées avaient un PDG.

La motion de séparation a finalement été rejetée par 356,7 millions de voix contre, 156,6 millions pour et 1,9 million d'abstention, selon un avis communiqué au gendarme boursier, la SEC.

Une autre motion, visant à mettre fin à l'existence de deux types d'actions, un système qui favorise la famille Murdoch, a également été rejetée, dans des proportions à peu près équivalentes.

Les comptes du groupe, les rémunérations de ses dirigeants et la composition de son conseil d'administration ont en revanche été validés par l'assemblée générale.