Excellente nouvelle pour Barack Obama deux jours après son débat raté face au républicain Mitt Romney : le chômage est passé sous la barre des 8 % en septembre, un chiffre annoncé vendredi à un mois de l'élection présidentielle.  

Il a reculé de 0,3 point par rapport à août, en données corrigées des variations saisonnières, a annoncé le département du Travail, alors que la prévision médiane des analystes le donnait stable à 8,1%.

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« Nous allons à nouveau de l'avant », s'est écrié le président américain devant près de 2000 partisans rassemblés dans un auditorium de l'université George-Mason en Virginie, après l'annonce d'une chute du taux officiel à son niveau le plus bas depuis son accession au pouvoir en janvier 2009.

La campagne Obama passait par une phase difficile depuis la performance sans relief du président face à un Mitt Romney offensif lors du débat présidentiel de mercredi, à Denver, suivi à la télévision par plus de 67 millions d'Américains.

« Ce pays est allé trop loin pour revenir en arrière aujourd'hui », a lancé vendredi le président, à qui cette baisse de 0,3 point du taux de chômage apporte un ballon d'oxygène salutaire.

Le taux officiel s'est établi à 7,8 % en septembre contre 8,1 % en août, selon le département du Travail. Ce chiffre tombe d'autant mieux qu'un des leitmotivs de Mitt Romney est d'accuser le président d'être responsable du maintien d'un chômage supérieur à 8 % depuis le mois ayant suivi son entrée à la Maison-Blanche.

Le candidat républicain n'a pas pour autant modéré ses critiques vendredi matin, jugeant que ces chiffres ne reflétaient pas « une vraie reprise ».

En déplacement dans l'ouest de la Virginie, en pleine région du charbon, il a souligné que le chômage avait baissé « principalement parce que de plus en plus de gens ont arrêté de chercher du travail ».

« On dirait que le chômage s'améliore, mais la réalité est que si autant de gens appartenaient à la population active que lorsque le président a été élu, le taux de chômage se situerait autour de 11 % », a déclaré le candidat lors d'une réunion publique dans une entreprise de location d'équipements de construction.

Créations nettes d'emploi en baisse

Depuis le début de sa campagne, Romney accuse Obama d'incompétence dans la gestion du pays et affirme que son expérience dans les affaires le qualifie pour remettre l'économie américaine sur les rails.

Il a fait de l'emploi un des thèmes centraux de sa campagne, promettant de créer 12 millions d'emplois en quatre ans s'il était élu.

Certaines personnalités conservatrices allaient beaucoup plus loin que le candidat républicain vendredi en contestant la réalité des chiffres eux-mêmes, sans toutefois apporter la moindre preuve de leurs doutes.

Jack Welch, ancien patron du groupe américain GE, a ainsi immédiatement écrit sur son compte Twitter, suivi par 1,3 million d'abonnés : « Incroyables chiffres du chômage... Ces gars de Chicago sont prêts à tout... Ils n'arrivent pas à débattre donc ils modifient les chiffres », une référence directe à Barack Obama, originaire de Chicago, où le quartier général de son équipe de campagne est situé.

Une accusation à laquelle a répliqué sèchement la secrétaire au Travail, Hilda Solis, sur la chaîne CNBC : « Je me sens insultée quand j'entends cela. Notre organisme de fonctionnaires est extrêmement professionel, avec les plus grands économistes ».

Le taux de chômage officiel aux États-Unis, à 5 % début 2008, avait doublé en moins de deux ans à cause de la récession qui s'est étalée de 2007 à 2009 et s'est traduite par la perte de 12 millions d'emplois.

Les chiffres du ministère publiés vendredi apportent toutefois de l'eau au moulin des républicains puisqu'ils indiquent que les créations nettes d'emploi dans le pays ont baissé de 20 % par rapport à août, pour s'établir en septembre à 114 000.

C'est inférieur à la prévision médiane des analystes (120 000), mais le gouvernement a revu en hausse de 36 % son estimation des embauches des deux mois précédents.

« En 2012, les créations nettes d'emplois ont atteint en moyenne 146 000 postes par mois, contre 153 000 en 2011 », indique le ministère dans un communiqué.