Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a exhorté lundi le Congrès et le gouvernement des États-Unis à prendre des mesures de soutien à la croissance économique pour soutenir l'effort exceptionnel fourni par la banque centrale.

«Bien d'autres mesures pourraient être prises avec le temps pour renforcer notre économie, comme ramener le budget de l'État fédéral sur une trajectoire viable, réformer le code des impôts, améliorer notre système éducatif, soutenir l'innovation technologique et développer le commerce extérieur», a déclaré M. Bernanke.

M. Bernanke a tenu ces propos lors d'un discours à Indianapolis, dans l'Indiana, dont le texte a été transmis à la presse.

Il a rappelé que la Fed avait décidé mi-septembre d'augmenter encore son concours financier à l'économie en se lançant dans de nouveaux rachats de titres sur les marchés afin de hâter la baisse du chômage, qui atteignait encore 8,1% en août.

La Fed a également promis à cette occasion de maintenir une politique monétaire ultra-accommodante «pendant un temps considérable», même «après le renforcement de la reprise», si nécessaire, ainsi que le maintien de son taux directeur, quasi nul depuis plus trois ans et demi, à un niveau «exceptionnellement bas» jusque fin 2015 au moins si la situation l'impose.

«Néanmoins», a redit M. Bernanke pour la énième fois lundi, «la politique monétaire n'est pas la panacée» aux problèmes de l'économie américaine.

«À la Réserve fédérale, nous ferons ce que nous pouvons» pour contribuer au redressement de la croissance américaine, «et nous faisons confiance aux autres, dans le secteur public et dans le secteur privé, pour qu'il fassent également leur possible», a déclaré M. Bernanke à l'adresse d'un Congrès dont l'action sur les questions économiques et budgétaires est paralysée depuis deux ans par les dissensions politiques entre les alliés démocrates du président Barack Obama et l'opposition républicaine.

Pour le président de la Fed, la tâche des élus n'est pas facile, mais la situation économique du pays impose que ceux-ci tranchent assez vite un certain nombre de questions capitales pour l'avenir.

«Ils doivent trouver un moyen de ramener le budget fédéral sur une trajectoire viable, mais pas si rapidement que cela puisse mettre en danger à court terme la croissance économique», a-t-il dit.

En particulier, a-t-il-dit, «le congrès et l'administration devront bientôt résoudre la question du "mur budgétaire"».

Cette expression renvoie à l'expiration d'un certain nombre de mesures de relance et de réductions d'impôt et à l'entrée en vigueur de baisses automatiques des dépenses publiques prévues pour les premiers jours de janvier en l'absence d'accord d'ici là entre démocrates et républicains sur la façon de réduire la dette publique.

M. Bernanke a rappelé que «le Bureau du Budget du Congrès (CBO) et pratiquement tous les autres experts» étaient d'accord pour dire qu'une telle éventualité «ramènerait probablement le pays dans la récession».

Il a aussi indiqué que le Congrès devrait relever le plafond de la dette publique américaine dans les mois qui viennent «pour empêcher le Trésor de manquer à ses obligations vis-à-vis de ses créanciers», ce qui aurait «des conséquences négatives pour le pays pendant plusieurs années».