La Banque centrale américaine (Fed) se dit prête à de «nouvelles actions» pour soutenir l'économie des États-Unis, menacée par le chômage et la crise de la dette en Europe, selon les minutes de sa réunion de politique monétaire du 19 et 20 juin publiées mercredi.

«Le Comité (de politique monétaire, FOMC) est d'accord pour dire qu'il est prêt à de nouvelles actions si nécessaire pour soutenir la reprise économique et améliorer durablement la situation sur le marché du travail», selon ces minutes.

Au cours de cette réunion, la Fed avait prolongé ses opérations d'échange d'actions baptisées «Twist» et destinées à soutenir les taux à long terme, mais s'était refusée à engager une troisième phase d'assouplissement monétaire («quantitative easing» ou «QE 3») que certains investisseurs appellent de leurs voeux.

La Fed avait ainsi maintenu à l'étale le montant des liquidités (2300 milliards de dollars) qu'elle injecte dans le circuit financier depuis fin 2008.

«Quelques participants ont exprimé l'opinion selon laquelle une nouvelle politique de relance serait nécessaire pour promouvoir une croissance satisfaisante», peut-on toutefois lire sur ces minutes.

«Il ne semble pas que le FOMC soit encore prêt à déclencher un "QE" et les marchés n'aiment pas ça», a analysé Jennifer Lee, de BMO Capital.

Certains des 12 membres du Comité ont plutôt émis l'idée d'utiliser «de nouveaux outils» monétaires sans préciser leur nature, selon ce document où transparaît une certaine inquiétude sur les perspectives économiques.

«La plupart (des participants) s'attendent pour l'année prochaine à une croissance plus faible que prévu», indique le document.

Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion de juin, la Fed avait déjà revu en baisse de 0,5 point à 1,9-2,4%, sa fourchette de croissance pour l'économie américaine pour cette année.

Les membres du FOMC ont ainsi exprimé leurs «inquiétudes grandissantes» concernant l'impact de la crise dans la zone euro sur les États-Unis.

«Les risques pour le système financier américain provenant des tensions en Europe semblent avoir augmenté», selon les minutes.

«Les liens entre certains établissements financiers (américains et ces marchés (européens) reste une source de vulnérabilité potentielle, puisque que les investisseurs pourraient se désengager rapidement en cas de tension», est-il indiqué.

Le spectre d'un «mur budgétaire» aux États-Unis, qui agite la campagne présidentielle américaine, figure lui aussi de nouveau parmi les sujets d'inquiétude de la Fed.

Sans accord au Congrès d'ici à la fin de l'année sur la réduction de la dette publique, qui représente environ 100% du PIB, certaines mesures de relance et réductions d'impôts expireront en même temps qu'entreront en vigueur des baisses automatiques des dépenses publiques.

«Si un accord n'est pas trouvé (...), un resserrement brutal de la politique budgétaire aura lieu au début 2013», estiment les membres du FOMC dans le document.

Les membres du Comité relèvent certes quelques signes positifs pour l'économie américaine: la bonne tenue des exportations, qui a permis de réduire le déficit commercial, et la chute des prix du carburant qui pourrait «doper le revenu des ménages et la consommation dans les prochains trimestres».

Mais ils relèvent également la persistance du taux de chômage (8,2%), un des autres sujets économiques au coeur de la campagne présidentielle.

«La plupart des participants ne prévoient seulement qu'une lente décrue du chômage», selon les minutes.