Le président américain Barack Obama a appelé mercredi ses adversaires républicains du Congrès à adopter un dispositif d'aide aux PME avant de rencontrer à la Maison-Blanche leurs chefs de file qui ont de leur côté insisté sur la nécessité de s'attaquer aux déficits.

Effectuant un court déplacement dans une sandwicherie du centre de Washington pour rencontrer des responsables de petites entreprises, M. Obama a fait l'article d'un dispositif de crédit d'impôt et d'exonérations de charges pour celles qui embaucheraient, et a souhaité que le Congrès l'adopte.

«Il est important que le Congrès agisse dès maintenant. L'économie est en train de remonter la pente, mais nous avons encore un long chemin à parcourir» avant de retrouver les niveaux d'emploi d'avant la crise de 2008, a expliqué M. Obama aux journalistes à l'issue de cette visite.

«L'une des façons dont nous pouvons perpétuer cet élan, c'est que le Congrès agisse dès maintenant, même si nous sommes en campagne électorale, malgré le blocage et les différends entre partis», a assuré M. Obama.

Le taux de chômage officiel aux États-Unis en avril est tombé à 8,1%, soit deux points de moins qu'au plus fort de la crise, mais encore loin des 5% de début 2008, des chiffres qui pèsent sur la campagne électorale de M. Obama, candidat à un second mandat le 6 novembre prochain.

Ces aides aux entreprises font partie de la «liste de commissions» pour le Congrès que M. Obama a présentée le 8 mai. Elle comprend aussi une élimination des réductions d'impôts pour les sociétés qui délocalisent, des mesures en faveur des emprunteurs immobiliers en difficulté, d'autres bénéficiant aux investissements dans les énergies «vertes» et une aide supplémentaire pour les anciens combattants cherchant un emploi.

Mais avant de se rendre à la Maison Blanche en compagnie des autres chefs du Congrès, le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner a préféré insister sur la nécessité de s'attaquer à la dette publique, un sujet qui a déjà valu mardi à M. Obama des attaques de son adversaire à la présidentielle Mitt Romney.

Évoquant la «liste des commissions» de M. Obama, M. Boehner a estimé que d'autres sujets étaient plus urgents, notamment «le gros problème qui menace notre pays», la dette qui dépasse 15.000 milliards de dollars. Face à cette crise, «où est le plan du président?», s'est-il interrogé.

Depuis que les républicains ont pris le contrôle de la Chambre début 2011, MM. Obama et Boehner se sont opposés sur la façon de réduire les déficits, le président démocrate souhaitant davantage imposer les revenus des plus riches, tandis que les élus républicains insistent sur les coupes budgétaires, en particulier dans les programmes sociaux.

Cet affrontement a dégénéré en crises qui ont failli aboutir à un blocage des opérations gouvernementales faute de fonds, et un défaut des États-Unis sur leur dette souveraine, en août 2011. Un accord sur le relèvement du plafond de la dette en dernière minute n'avait pas empêché le pays de perdre sa note «AAA» chez l'agence Standard & Poor's. Mardi, M. Romney a accusé M. Obama d'avoir laissé filer la dette pendant son mandat, comparant ce phénomène à un «feu de prairie» et promettant de sortir les États-Unis de ce cycle de «dépenses et (de) dettes infernales».