Le pdg de Google a témoigné pendant près d'une heure devant un tribunal fédéral américain mercredi, dans le cadre d'un procès qui porte sur le système d'exploitation Android développé par son entreprise.

Larry Page, un homme habituellement calme, a souvent semblé inconfortable sous le feu nourri des questions de David Boies, un avocat féroce qui avait grillé Bill Gates pour le compte du gouvernement américain à la fin des années 1990.

Cette fois, Me Boies représente le géant Oracle, qui accuse Google d'avoir développé Android en s'appropriant illégalement des pièces de Java, une plateforme de programmation dont Oracle est aujourd'hui propriétaire.

M. Page n'a pratiquement jamais regardé Me Boies et a fréquemment répondu ne pas se souvenir des documents internes de Google sur lesquels Oracle appuie sa cause.

Mardi, le chef de la direction d'Oracle, Larry Ellison, a reconnu avoir envisagé rivaliser avec Google sur le marché des téléphones intelligents, avant de plutôt décider de poursuivre son rival pour atteinte à sa propriété intellectuelle.

Google prétend qu'Oracle a intenté cette poursuite après avoir échoué à développer des logiciels mobiles.

La plateforme Android est aujourd'hui utilisée par plus de 300 millions de téléphones intelligents et de tablettes électroniques.

Le procès s'est ouvert lundi et pourrait durer jusqu'à dix semaines.

Java

Larry Page a assuré que Google ne violait aucun brevet de Java avec son système d'exploitation Android, dans le cadre du procès l'opposant à Oracle, propriétaire de Java.

«Nous n'avons rien fait de mal. Nous faisons très attention avec les informations que nous utilisons et celles que nous n'utilisons pas», a-t-il ajouté.

Page a notamment été interrogé sur un courriel montrant que l'équipe travaillant sur Android, un système sorti en 2008, avait fait savoir à sa hiérarchie qu'il faudrait obtenir une licence de Sun pour utiliser certains éléments de Java.

Selon lui, Google a longtemps travaillé avec la société créatrice de Java, Sun Microsystems, rachetée par Oracle en 2010, mais les efforts ont échoué et le groupe internet a fini par développer un système maison.

«Nous avions tout un placard plein de téléphones sous Java qui ne marchaient pas», a-t-il dit.

Il a rappelé que Google n'était pas le seul à se passer de ce langage de programmation: «des choses comme l'iPhone n'ont rien de Java et pourtant il se retrouve comme par miracle entre les mains de consommateurs», a-t-il relevé.