Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a indiqué lundi qu'il n'était toujours pas certain que la reprise de l'emploi aux États-Unis soit «durable».

«Nous ne pouvons pas être certains que la récente amélioration du marché du travail soit durable», a déclaré M. Bernanke dans un discours à Arlington, dans la banlieue de Washington.

«Une large palette d'indicateurs laissent penser que le marché de l'emploi s'améliore, ce qui est effectivement une évolution bienvenue», a dit M. Bernanke au cours de ce discours technique «sur l'évolution récente du marché de l'emploi américain».

Pour le patron de la Fed, la situation du marché de l'emploi «reste loin d'être normale», ainsi qu'il l'a déclaré à plusieurs reprises ces derniers temps.

Le taux de chômage américain est tombé de 9,1% en août à 8,3% en mars.

Dans son discours, M. Bernanke a expliqué que «la chute récente du taux de chômage» pourrait être liée à des facteurs exceptionnels appelés à ne pas durer.

Par conséquent, a-t-il ajouté, toute «amélioration supplémentaire d'envergure du taux de chômage devrait nécessiter une accélération de la production et de la demande des consommateurs et des entreprises, évolution qui peut être soutenue par la poursuite d'une politique monétaire ou fiscale accommodante».

La Fed avait indiqué le 13 mars qu'elle doutait encore de la viabilité de la reprise en cours depuis bientôt trois ans aux États-Unis et qu'elle maintenait par conséquent intact le soutien énorme qu'elle apporte à l'économie du pays.

Elle avait ainsi décidé de maintenir son taux directeur quasi nul et de poursuivre jusqu'en juin, conformément à son plan initial, son opération lancée en octobre pour faire baisser encore un peu plus les taux d'intérêt à long terme.

Dans son discours de lundi, M. Bernanke est resté vague sur l'évolution probable de la politique de la banque centrale, laissant la porte ouverte à la possibilité que la Réserve fédérale augmente encore son concours financier à l'économie.

Lewis Alexander, de la maison de courtage Nomura, a vu dans les propos de M. Bernanke «de nouveaux arguments en faveur d'un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire» de la Fed. Selon lui, la banque centrale devrait se lancer dans de nouveaux rachats de titres sur les marchés financiers dans le courant de l'été.

Pour Harm Bandholz, de la banque UniCredit, M. Bernanke dit clairement que «la Fed ne voit aucune urgence à retirer le concours financier» qu'elle apporte à la reprise, et son discours «pourrait même être un appel à un assouplissement supplémentaire» en dépit de l'amélioration de la conjoncture.