Plusieurs grandes banques américaines, parmi lesquelles JPMorgan Chase et Wells Fargo, ont annoncé mardi qu'elles allaient revaloriser la rémunération de leurs actionnaires après que la Réserve fédérale eut confirmé leur capacité à résister à une grave récession.

Au total 15 des 19 établissements testés ont obtenu un satisfecit.

Chez JPMorgan, qui a devancé l'annonce de la Fed, le dividende trimestriel est revalorisé de 20 %, passant de 25 à 30 cents par action.

En outre la banque, la plus grosse des États-Unis par les actifs, a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions à hauteur de 15 milliards de dollars, dont jusqu'à 12 milliards de dollars pourront être dépensés cette année.

«Nous prévoyons de racheter au moins le nombre d'actions que nous émettrons sous forme de primes pour les employés», a précisé le PDG, Jamie Dimon.

Chez Wells Fargo, la quatrième banque américaine, le dividende bondit de 83 % en passant de 12 à 22 cents. La banque a précisé qu'elle rachèterait plus d'actions que l'an dernier, sans chiffrer ses projets, et qu'elle reprendrait également des actions préférentielles.

La banque d'affaires Goldman Sachs (5e) a succinctement annoncé qu'elle était autorisée à éventuellement revaloriser son dividende et à racheter des actions, mais elle n'a pas chiffré ses intentions.

Sa concurrente Morgan Stanley (7e) a indiqué pour sa part qu'elle était autorisée à augmenter sa part dans sa coentreprise avec Citigroup, Morgan Stanley Smith Barney (courtage pour les particuliers).

«Morgan Stanley a confirmé aujourd'hui qu'elle n'avait reçu aucune objection de la Réserve fédérale à son plan d'investissement pour 2012, y compris l'acquisition potentielle en numéraire d'une part supplémentaire de 14 % dans Morgan Stanley Smith Barney et la poursuite du versement de dividendes ordinaires et préférentiels», a indiqué la banque dans un communiqué.

Citigroup, la troisième banque américaine, a en revanche été recalée, comme trois autres institutions. Elle a annoncé que son projet de rémunération d'actionnaires avait été rejeté et qu'elle était contrainte de garder les dividendes à leur niveau actuel.

«Nous prévoyons de poursuivre les discussions avec la Réserve fédérale pour comprendre ses modèles de résistance aux pertes», a ajouté la banque dans un communiqué. «Nous encourageons clairement la publication de ces modèles et des références et hypothèses retenues», a-t-elle précisé, en indiquant qu'elle soumettrait un nouveau projet.

Metlife, également recalé, s'est dit «profondément déçu», jugeant les critères retenus mal adaptés à l'activité d'une bancassurance.

MetLife, 6e plus grosse institution financière du pays par les actifs selon la Fed, entend en tout état de cause perdre le statut de banque d'ici au 30 juin, après avoir cédé l'essentiel de ses activités dans le domaine.

Son PDG, Steven Kandarian, a souligné que «fin 2011, MetLife disposait de capital excédentaire à hauteur de 3,5 milliards de dollars et nous prévoyons qu'il s'établira à 6 ou 7 milliards de dollars fin 2012 avant des actions de distribution de capital». Il a indiqué que la Fed avait refusé sa proposition de dépenser 2 milliards de dollars en rachats d'actions et de revaloriser le dividende de presque 49 %.

Autre recalée, Ally Financial, ancienne filiale du constructeur automobile GM sous le nom GMAC, 16e établissement du pays, a souligné «trois domaines clés» dans lesquels les conclusions de la Fed différaient des siennes: une exagération «dramatique» des risques potentiels liés aux prêts immobiliers, une sous-estimation de l'expérience de sa direction dans le domaine et une sous-estimation des capitaux qui seraient disponibles «s'il y avait des soucis pour la capitalisation d'Ally».

En revanche US Bancorp (9e), parmi les bons élèves testés par la Fed, a annoncé une augmentation de 26 % de son dividende et un plan de rachat de 100 millions d'actions, ce qui au cours de clôture de mardi représenterait une dépense d'environ 3,1 milliards de dollars.

Regions Financial (21e) a annoncé qu'elle mettait sur le marché pour 900 millions de dollars d'actions, dans l'objectif de rembourser les 3,5 milliards de dollars avancés par les pouvoirs publics dans le cadre du plan de sauvetage du système financier (TARP) lancé en pleine crise financière.