Le président Barack Obama a affirmé jeudi que les États-Unis étaient devenus moins dépendants vis-à-vis du pétrole d'importation depuis son arrivée au pouvoir, s'armant d'un graphique pour vanter sa politique énergétique en pleine hausse des prix de l'essence.

M. Obama, qui effectuait un court déplacement à Nashua (New Hampshire, nord-est) à huit mois de remettre son mandat en jeu, a souligné «qu'il y a six ans, 60% de notre pétrole était importé. Depuis que j'ai été investi, la dépendance des États-Unis en pétrole d'importation a baissé».

En 2010, la part du pétrole d'importation était «à moins de 50% pour la première fois en 13 ans», a affirmé M. Obama, en brandissant un graphique imprimé.

M. Obama a reconnu que «la raison pour laquelle notre dépendance vis-à-vis du pétrole étranger baisse est due à des politiques mises en place par notre administration et celle de mon prédécesseur», le républicain George W. Bush.

«Et quel que soit mon successeur, il faudra qu'il continue» dans cette direction, a-t-il affirmé. «Ce ne sera pas résolu par des slogans et des arguments hypocrites», a-t-il ajouté, en se moquant des hommes politiques qui, en année électorale, promettent de faire baisser les prix des carburants «avec un plan en trois parties».

Comme la semaine dernière lors d'un discours sur le même thème en Floride (sud-est), M. Obama a aussi appelé ses adversaires républicains au Congrès à voter la suppression des subventions consenties à l'industrie pétrolière, de quatre milliards de dollars par an selon lui.

Un tel montant est «révoltant» et «inexcusable», s'est-il écrié, en appelant le Congrès à voter «dans les prochaines semaines» pour les supprimer. «Vous pouvez être solidaires des compagnies pétrolières, ou des Américains», a-t-il lancé à l'adresse de ces élus.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a presque immédiatement rejeté l'idée de supprimer ces subventions et affirmé qu'une telle mesure «ne fera pas baisser les prix de l'essence». Il a toutefois dit espérer voir M. Obama «travailler avec nous pour accroître la production d'énergie américaine».

Un responsable du bureau de M. Boehner a été plus percutant, estimant «qu'un étudiant de première année en économie vous dirait qu'augmenter les impôts sur la production énergétique ferait augmenter, et non baisser, les prix de l'essence».

«Au moment où les coûts énergétiques menacent déjà la reprise, ce n'est pas une très bonne idée», a ajouté ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Les candidats à l'investiture républicaine tentent d'attaquer le bilan de M. Obama en capitalisant sur les prix élevés de l'essence à la pompe, qui dépassent par endroits le seuil symbolique des quatre dollars par gallon (3,78 litres).

Le président a rappelé que le prix de l'essence était à la hausse en raison de «l'instabilité au Moyen-Orient», en particulier en Iran.

M. Obama devait terminer sa journée par une série de quatre réunions de levée de fonds pour sa campagne à New York.