Les chiffres officiels de l'emploi ont créé la surprise vendredi aux États-Unis, où le taux de chômage est tombé à son niveau le plus bas en trois ans, grâce à une nette accélération des embauches.

Le taux de chômage a reculé de 0,2 point par rapport à décembre et s'est établi à 8,3%, en données corrigées des variations saisonnières, son niveau de février 2009, indique le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail.

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En baisse pour le cinquième mois de suite, le chômage a reculé de 0,8 point depuis août.

La poursuite de ce mouvement de baisse a surpris les analystes, dont la prévision médiane donnait le taux stable à 8,5%.

Les chiffres du ministère montrent que le recul de janvier a eu lieu en même temps que la population active augmentait de 0,3% par rapport en décembre.

La baisse du chômage résulte donc uniquement de la force des embauches.

En données corrigées des variations saisonnières, les Etats-Unis ont créé 243 000 postes de plus qu'ils n'en détruisaient en janvier, indique le rapport sur l'emploi. Cela représente le solde des créations de postes le plus élevé depuis avril 2011, et une hausse des embauches de 20% par rapport à décembre.

La prévision médiane des analystes donnait 155 000 créations d'emplois en janvier.

Dans le secteur privé, tous les secteurs d'activité ont été créateurs nets d'emplois, à l'exception de ceux de l'information et de la finance, qui ont supprimé en tout 18 000 postes, indiquent les chiffres du gouvernement.

Le secteur public a continué de réduire ses effectifs, mais les suppressions de postes (14 000) s'y sont faites au rythme le plus faible en quatre mois.

Le ministère a revu à la hausse ses chiffres pour l'ensemble de l'année 2011, pour laquelle l'économie américaine est désormais créditée d'avoir créé en moyenne 152 000 emplois par mois en données corrigées des variations saisonnières.

Les chiffres officiels montrent une accélération des embauches depuis trois mois: en moyenne sur novembre, décembre et janvier, le pays a créé 201 000 emplois chaque mois.

A neuf mois de l'élection présidentielle, lors de laquelle Barack Obama compte briguer un second mandat, le rapport sur l'emploi est bienvenu pour le gouvernement, à qui l'opposition républicaine reproche d'avoir affaibli l'éconnomie américaine.

Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a réfuté ces arguments jeudi en affirmant qu'il n'y avait «aucune preuve crédible permettant d'étayer l'argument selon lequel la réforme de la finance avait eu un effet négatif sur la capacité de l'économie à se reprendre et à croître». «En fait il y a une masse de preuves qui indiquent le contraire», avait-il affirmé.

Victimes de la crise, des millions de familles font néanmoins toujours face à des difficultés quotidiennes.

Le pays compte encore 12,8 millions de chômeurs officiels, dont 42,9% sont sans emploi depuis plus de six mois.

Si l'on ajoute les chômeurs exclus du décompte officiel et les personnes employées à temps partiel faute de trouver un poste à plein temps, le taux de chômage et de sous-emploi atteignait 15,1% en janvier.

Pour ceux qui ont un emploi, les hausses de salaires restent inférieures à la hausse des prix: 2,5% sur un an en janvier quand l'inflation est mesurée à 3%.