Au nom de la relance de l'emploi, le président Obama a fixé jeudi l'objectif de faire des États-Unis la première destination touristique mondiale, une place actuellement détenue par la France, en accordant notamment davantage de visas aux Chinois et aux Brésiliens.

«Je veux qu'il y ait plus de touristes ici à l'avenir. Je veux que les États-Unis soient la première destination touristique au monde», s'est écrié M. Obama au parc d'attractions Disneyworld d'Orlando (Floride, sud-est), fleuron du tourisme américain.

«Davantage d'argent dépensé par davantage de touristes veut dire que davantage d'entreprises peuvent embaucher davantage d'employés», a souligné M. Obama, en se disant déterminé à «prendre des mesures concrètes (...) pour faire croître notre économie et créer plus d'emplois, ici en Floride et dans le reste du pays».

Quelques heures plus tôt, il a signé un décret mobilisant son administration pour stimuler l'activité touristique, et notamment faciliter l'obtention de visas.

«Obtenir un visa n'est pas facile», a reconnu M. Obama, en allusion au renforcement des mesures de sécurité dans la foulée du 11-Septembre. «Évidemment, notre sécurité nationale reste une priorité (...) et cela ne va pas changer», a-t-il prévenu. «Mais nous voulons aussi que davantage de touristes étrangers viennent aux États-Unis, et il n'y a pas de raison de ne pas pouvoir faire les deux».

M. Obama souhaite en particulier faciliter la venue de touristes en provenance du Brésil, de l'Inde et de la Chine, où le nombre de personnes voyageant à l'étranger devrait croître très fortement dans les cinq années à venir.

En 2010, les États-Unis étaient la deuxième destination touristique mondiale en terme d'arrivées, avec 59,8 millions de visiteurs, loin derrière la France, un pays cinq fois moins peuplé qui a accueilli 77,1 millions de touristes étrangers, selon l'Organisation mondiale du tourisme.

La Maison Blanche affirme que le secteur du tourisme et du voyage représentait en 2010 2,7% du produit intérieur brut et 7,5 millions d'emplois aux États-Unis, dont 1,2 million de postes soutenus par les seuls visiteurs étrangers.

M. Obama a demandé au département d'État d'augmenter de 40% en 2012 la capacité de traitement des visas de tourisme en Chine et au Brésil.

Certains candidats considérés comme à «risque bas», comme les plus jeunes et les plus âgés des ressortissants de ces deux pays, pourraient être exemptés d'entretien s'ils ont déjà obtenu un visa dans le passé.

L'administration veut aussi inclure Taïwan dans la liste des pays dont les ressortissants n'ont pas besoin de visa américain, un programme d'exemption qui concerne jusqu'ici 36 pays - dont une grande partie de l'Union européenne - représentant 60% des touristes étrangers aux États-Unis.

La présidence a inscrit cette initiative dans le cadre de sa campagne destinée à mettre en valeur les mesures prises unilatéralement par M. Obama en faveur de l'économie.

Le président démocrate, en campagne pour sa réélection le 6 novembre, oppose cet activisme au refus du Congrès, où ses adversaires républicains sont en position de force, d'adopter les mesures de relance dont il s'est fait l'avocat.

La Floride, durement touchée par la crise du crédit immobilier et ses conséquences, est aussi un État crucial dans la course à la Maison-Blanche. La visite de M. Obama intervient en outre à deux jours de la primaire républicaine en Caroline du Sud, dans la même région.

Celui qui fait figure de favori pour l'investiture du parti conservateur, Mitt Romney, a ironisé jeudi sur la visite de M. Obama à Disneyworld. «C'est tout à fait approprié, parce qu'il semble vivre dans un monde de rêves», a-t-il dit.