Le gouvernement américain a publié vendredi des chiffres décevants sur la consommation des ménages, qui tempèrent l'optimisme concernant la croissance économique des États-Unis au dernier trimestre.

Les dépenses de consommation des Américains ont progressé en novembre de 0,1% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, soit autant qu'en octobre, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 0,3%.

C'est le rythme de croissance de la consommation le plus lent depuis juin. La progression de 0,7% du mois de septembre, qui avait nourri des espoirs de voir les consommateurs tirer l'économie américaine au quatrième trimestre, semble loin.

Selon la Fédération nationale des détaillants américaine (NAR), le dernier week-end de novembre, marqué par des soldes monstre dans tous le pays à l'occasion du «Black Friday» a été marqué par une affluence record dans les magasins, qui en avaient tiré un chiffre d'affaires inédit pour cette période de l'année.

Les chiffres du ministère semblent montrer que les Américains se sont serré la ceinture les semaines précédentes pour pouvoir profiter des bonnes affaires de la fin du mois, où est traditionnellement lancée la «saison des achats des fêtes de fin d'année».

Jeudi, la révision à la baisse du chiffre officiel de la croissance économique du troisième trimestre à 1,8% avait suscité des doutes sur l'ampleur de l'amélioration de la croissance dont semblaient témoigner les indicateurs économiques dans leur ensemble depuis début novembre.

Vendredi, après la publication des statistiques gouvernementales, Macroeconomic Advisors et Barclays Capital ont abaissé leur prévision de croissance du PIB au dernier trimestre de 0,2 point, à 3,6 et 3,2% respectivement. Ceux de RDQ Economics avaient indiqué la veille qu'ils tablaient sur 3% environ.

La faible hausse de la consommation résulte de la progression médiocre des revenus des Américains. Selon le gouvernement, ceux-ci n'ont augmenté que de 0,1% en novembre, contre 0,4% en octobre, et le revenu disponible (après impôts et prélèvements sociaux) réel a stagné.

Sur les onze premiers mois de l'année, le revenu disponible réel n'a connu que quatre mois de hausse.

Selon les chiffres officiels, le taux d'épargne des Américains (la part non consommée du revenu disponible) a baissé de 0,1 point par rapport à octobre pour retomber, comme en septembre, à 3,5%, son niveau le plus faible depuis décembre 2007.

Pour Chris Christopher, économiste du cabinet IHS Global Insight, les chiffres du gouvernement sur les revenus sont «alarmants».

À cet égard, plusieurs analystes ont qualifié de «bonne nouvelle» le vote ayant eu lieu vendredi au Congrès et permettant la prolongation pour deux mois d'allègements fiscaux pour les salariés et de mesures d'extension des allocations chômage qui, autrement, auraient expiré le 31 décembre.

Pour les analystes de Nomura, il y a une autre «bonne nouvelle», dans les chiffres du ministère: le fait que l'inflation associée aux dépenses de consommation continue sa baisse entamée le mois précédent. Selon eux, cela devrait «soulager quelque peu» les ménages dans les mois qui viennent.