Des parlementaires des deux partis représentés au Congrès des États-Unis sont tombés d'accord mardi pour bloquer les primes auxquelles pourraient prétendre les cadres dirigeants des deux géants du financement de l'immobilier, Fannie Mae et Freddie Mac.

La commission des services financiers de la Chambre des représentants a indiqué que 52 de ses membres avaient voté en faveur d'une proposition de loi en ce sens, et 4 contre.

Le texte vise à «suspendre» ces primes et ramènerait la rémunération des dirigeants des deux groupes au niveau de celle des hauts fonctionnaires de l'État fédéral.

Il est né de la révélation dans la presse au début du mois des rémunérations variables chez les deux institutions financières: 12,8 millions de dollars au total en 2009 et 2010 pour les dix dirigeants à leur sommet.

Des parlementaires des deux bords avaient dénoncé l'injustice de ces rémunérations au vu des piètres résultats financiers de Fannie Mae et Freddie Mac, nationalisés en septembre 2008.

«C'est une grosse somme. Et quand on parle aux gens ... qui ont des difficultés à payer leurs factures d'électricité, leurs traitements médicaux, à équilibrer leurs comptes en fin de mois, et qui voient ce genre de rémunérations, ils ont des raisons de manifester dans les rues», a dit mardi un sénateur démocrate, Jon Tester, au directeur général de l'agence de régulation des deux entreprises, Edward DeMarco.

Celui-ci a justifié ces niveaux de rémunérations par le risque de voir les meilleurs cadres de Fannie Mae et Freddie Mac fuir vers d'autres institutions financières. «Il ne faut pas s'attendre à ce que des baisses fortes et soudaines des salaires diminuent le coût pour les contribuables, mais plutôt à ce qu'elles les augmentent», a-t-il dit aux sénateurs.

Depuis septembre 2008, l'État fédéral a acheté au total 183,8 milliards de dollars d'actions préférentielles de «Fannie» et «Freddie» pour soutenir le marché des prêts immobiliers, qui lui ont rapporté 32,1 milliards de dollars de dividendes.