La saison des résultats trimestriels bat son plein. Delta, UPS, BP, Netflix, Xerox, 3M et DuPont font partie des compagnies qui ont publié leurs résultats mardi.

Delta Air Lines déçoit malgré des profits en hausse de 51%

NEW YORK - La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines [[|ticker sym='DAL'|]] a publié mardi un bénéfice de 549 millions de dollars au troisième trimestre, en hausse de 51% mais inférieur aux attentes, assorti d'un chiffre d'affaires en hausse de 10% compensant la hausse du prix du carburant.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 91 cents alors que les analystes escomptaient 93 cents.

Les recettes de la compagnie s'élèvent à 9,8 milliards de dollars, un peu au-dessus des attentes de Wall Street (9,73 milliards).

«Nous avons réussi à adapter Delta à l'environnement économique difficile en produisant un trimestre solidement rentable, malgré un surcoût d'un milliard de dollars lié aux prix du carburant», a commenté le directeur général de Delta, Richard Anderson, cité dans un communiqué.

Delta a notamment enregistré une charge de 216 millions de dollars liée à des ajustements des couvertures prises par le groupe sur les prix du fioul.

Les recettes passagers ont augmenté de 10%, principalement tirées par une hausse de la capacité dans la région Pacifique. Le chiffre d'affaires par passager a crû de son côté de 11%.

L'activité cargo a enregistré une hausse de ses recettes de 13%.

Le titre perdait 1,35% à 8,78 dollars vers 8h10 dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse de New York.

UPS: profits en hausse de 5% et prévisions confirmées

NEW YORK - Le groupe de logistique et de messagerie américain UPS [[|ticker sym='UPS'|]] a publié mardi des résultats financiers globalement conformes aux attentes pour le troisième trimestre, avec un bénéfice net en hausse de 5,1% à 1,04 milliard de dollars, et confirmé ses prévisions annuelles.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 1,06 dollar alors que les analystes attendaient 1,05. Le chiffre d'affaires, en hausse de 8% à 13,17 milliards de dollars, correspond à ce qu'attendaient les analystes.

Contrairement à son concurrent Fedex, qui avait abaissé ses prévisions la semaine dernière, UPS a confirmé qu'il attendait un bénéfice par action annuel de 4,15 à 4,40 dollars.

«UPS a livré un nouveau trimestre de solide croissance des bénéfices sur fond de décélération des exportations asiatiques et d'un difficile climat économique mondial», a souligné le PDG Scott Davis, cité dans un communiqué.

«La résistance de notre modèle mondial a été évidente durant le trimestre, et nous restons convaincus que nous serons en mesure d'être performants aussi bien dans une bonne économie que dans une mauvaise», a-t-il ajouté.

Les résultats de la période juillet-septembre ont été portés par la messagerie aux États-Unis et le fret, alors que la messagerie internationale a vu un reflux de 2% son bénéfice d'exploitation, principalement en raison «de capacités excessives provoquées par une décélération des volumes de colis sur les trajets Asie-Etats-Unis». Le chiffre d'affaires à l'international a tout de même progressé de 14% à 3,06 milliards de dollars.

À l'intérieur des États-Unis, le chiffre d'affaires a progressé de 6,5% à 7,77 milliards de dollars et le bénéfice d'exploitation de plus de 10%, en dépit d'une stagnation des volumes expédiés «en raison de la lenteur de l'économie».

Le chiffre d'affaires du fret et de la logistique a progressé de 5,3% à 2,34 milliards de dollars avec une hausse de plus de 10% du bénéfice d'exploitation.

L'action perdait 2,61% à 69,02 dollars dans les échanges avant l'ouverture de la Bourse de New York.

BP engrange de gros profits et «passe un cap» 18 mois après la marée noire

LONDRES - Le géant pétrolier britannique BP [[|ticker sym='BP'|]] a annoncé mardi un bond spectaculaire de son bénéfice trimestriel, confortant ses espoirs de tourner la page de la catastrophe du golfe du Mexique d'avril 2010 qui a failli lui être fatale.

Un an et demi après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon qui a fait 11 morts et provoqué la pire marée noire de l'histoire des États-Unis, BP engrange à nouveau d'énormes profits. Ce qui a permis à son directeur général Bob Dudley d'affirmer que la compagnie avait «passé un cap» sur la voie d'un retour à la normale.

Il a donné un autre motif de satisfaction aux actionnaires en annonçant dans la foulée la vente de 15 milliards de dollars d'actifs supplémentaires d'ici à fin 2013, avec l'objectif affiché de pouvoir mieux les rémunérer. Les investisseurs ont apprécié: le titre BP, déjà à la hausse ces derniers temps, grimpait encore de près de 5% mardi en fin de matinée, à 458,50 pence.

Le groupe a néanmoins perdu le tiers de sa valeur depuis avril 2010, preuve que cette catastrophe qui a durablement terni son image n'a pas fini de le hanter en dépit de son regain de vigueur.

Au troisième trimestre 2011, le bénéfice net a presque triplé par rapport à l'année précédente pour atteindre 4,91 milliards de dollars, porté par le cours élevé du baril de brut.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le redressement est encore plus spectaculaire: BP a engrangé 17,65 milliards de dollars de profits, contre une perte de 9,29 milliards en 2010.

C'était l'époque où la compagnie pétrolière était contrainte de vendre et provisionner à tour de bras pour abonder le fonds de 20 milliards de dollars destiné à indemniser les victimes de la marée noire. Celui-ci est désormais financé et, surtout, d'autres acteurs de la catastrophe du golfe du Mexique commencent à y participer.

L'américain Anadarko, copropriétaire du gisement exploité par la plateforme ayant explosé, a ainsi accepté la semaine dernière d'y contribuer à hauteur de 4 milliards.

Les analystes y ont vu une victoire importante pour BP qui plaide la théorie de «responsabilité partagée» pour limiter l'amende que doit encore lui infliger la justice américaine.

Autre développement favorable côté américain, le groupe vient d'être autorisé par les autorités à reprendre ses forages dans le golfe du Mexique. Ce qui va lui permettre de redresser son niveau global de production, toujours affecté par la suspension de ses opérations dans une zone essentielle pour ses activités.

«Nos opérations recommencent à monter en puissance et nous pouvons regarder l'avenir avec beaucoup de confiance», a assuré mardi M. Dudley.

Tout en démentant certaines rumeurs récurrentes sur une cession des activités de raffinage et de distribution, il a insisté sur sa volonté de se concentrer sur l'exploration et l'exploitation, a priori plus rémunératrices.

En Irak, en Inde, au Brésil ou en mer du Nord, BP multiplie ainsi les investissements pour tenter de sécuriser ses approvisionnements et rattraper son retard en la matière sur la plupart de ses grands concurrents: il affirme avoir obtenu cette année 67 nouvelles licences d'exploration dans 11 pays.

La question est devenue encore plus sensible pour la major britannique depuis le fiasco de son projet d'alliance avec le groupe russe Rosneft pour l'exploration d'un immense territoire de l'Arctique, qui aurait pu garantir son avenir.

Cet échec a été considéré comme un revers personnel pour M. Dudley, propulsé à la tête de la compagnie il y a un an. Il consacre désormais beaucoup de son énergie à tenter de le faire oublier, quitte à être accusé par certains experts de manquer de cohérence en signant des accords tous azimuts.

Netflix a perdu plus d'abonnés que prévu

NEW YORK - Le loueur américain de vidéos sur internet Netflix [[|ticker sym='NFLX'|]] a annoncé lundi que les hausses de prix mises en oeuvre durant l'été lui avaient fait perdre encore plus d'abonnés américains qu'il ne l'avait prévu le mois dernier, et qu'il serait déficitaire à partir du premier trimestre 2012.

Netflix comptait 23,79 millions d'abonnés américains au 30 septembre, au lieu des 24 millions sur lesquels il comptait au 15 septembre. Quelque 810.000 abonnés ont annulé leur abonnement durant le troisième trimestre.

«Notre principal problème est que beaucoup de nos abonnés de longue date ont été choqués par le changement de prix, et qu'ils ont été plus nombreux à le faire savoir en annulant (leur abonnement) Netflix que nous ne l'avions anticipé», a expliqué le fondateur et patron, Reed Hastings, dans une lettre aux actionnaires co-signée par son directeur financier David Wells.

Autre mauvaise nouvelle, «pendant quelques trimestres à compter du premier trimestre», les coûts du lancement du service en flux en Irlande et au Royaume-Uni «nous pousseront dans le rouge au niveau mondial, c'est-à-dire que les bénéfices réalisés aux États-Unis ne suffiront pas à couvrir les investissements à l'international» et les autres coûts de fonctionnement, précise le courrier des dirigeants de Netflix.

En dépit d'un bénéfice net qui a largement dépassé les attentes au troisième trimestre, en hausse de 64,5% à 62,46 millions de dollars, l'action dévissait dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse, perdant 16,16% à 99,64 dollars. Il y a trois mois encore elle valait trois fois plus, après avoir touché un plus haut le 13 juillet à 304,79 dollars.

Xerox proche des attentes, les profits grimpent de 28%

NEW YORK - Le fabricant américain d'imprimantes et photocopieuses Xerox [[|ticker sym='XRX'|]] a publié mardi des résultats financiers très proches des attentes pour le troisième trimestre, avec un bénéfice net de 320 millions de dollars, en hausse de 28%.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels le bénéfice revient à 26 cents, alors que les analystes avaient prévu 25 cents. Le chiffre d'affaires, en hausse de 3% à 5,58 milliards de dollars, reste un peu en deçà des attentes (5,59 milliards US).

Le groupe de Norwalk (Connecticut, nord-est) a bénéficié de l'affaiblissement du dollar, sans lequel son chiffre d'affaires aurait affiché une hausse de seulement 1%.

Mais «les difficultés d'approvisionnement liées à la catastrophe naturelle au Japon (NDLR: le séisme et le tsunami de mars) se sont considérablement atténuées», a souligné la PDG Ursula Burns. « Comme nous continuons à répondre à de la demande supplémentaire, tout en avançant dans notre carnet de commandes, nous sommes convaincus que ces difficultés sont complètement derrière nous», a-t-elle ajouté.

Les services ont une nouvelle fois tiré les résultats du groupe, avec une progression du chiffre d'affaires de 6%, 5% hors effet de change. En revanche les ventes de machines et fournitures ont progressé de 1% seulement, et auraient fléchi de 1% à effet de change constant.

Le groupe a avancé pour le quatrième trimestre et l'ensemble de l'année des prévisions globalement conformes aux attentes. Le bénéfice par action trimestriel est attendu entre 32 et 35 cents, contre 33 cents attendus par les analystes, et celui de l'ensemble de l'année entre 1,08 et 1,11 dollar, contre 1,09 attendu.

3M sous les attentes

NEW YORK - Le groupe diversifié américain 3M [[|ticker sym='MMM'|]] a revu à la baisse ses prévisions pour l'année après avoir enregistré un bénéfice net en baisse de 1,6% à 1,09 milliard de dollars au troisième trimestre en raison de ventes moins bonnes qu'escompté dans un environnement «difficile».

Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice courant s'établit à 1,52 dollar, en dessous des attentes du marché qui tablait sur 1,61 dollar.

Le chiffre d'affaires du groupe s'établit à 7,5 milliards de dollars, en hausse de 9,5%, mais là encore, il fait moins bien qu'attendu par les analystes. Le consensus tablait en effet sur des ventes de l'ordre de 7,78 milliards de dollars.

Le groupe de Saint Paul (nord-est) indique qu'il revoit en conséquence à la baisse ses prévisions de résultats pour l'année, et table désormais sur un bénéfice par action compris dans une fourchette allant de 5,85 à 5,95 dollars, contre 6,10 à 6,25 dollars jusque-là.

«L'environnement des affaires demeure difficile, alors que le ralentissement économique que nous avons connu à la fin du deuxième trimestre s'est poursuivi au troisième trimestre», a reconnu le PDG George Buckley, cité dans un communiqué.

Il a ajouté que les incertitudes affectaient la croissance du groupe en Europe de l'Ouest avec un recul des ventes au cours du dernier trimestre.

«C'est typique: nous observons l'impact de ces changements plus tôt que les autres, puisque nos clients réduisent leur production afin de réduire leurs stocks», a-t-il souligné.

Selon lui, «les premiers éléments montrent qu'une croissance plus faible persistera jusqu'à la fin de l'année».

Le patron de 3M, qui produit les Post-it et les rouleaux adhésifs Scotch, s'est en revanche montré confiant en ce qui concerne les économies émergentes.

«Nous sommes optimistes concernant nombre d'économies en développement et comptons maintenir les investissements clés en recherche et développement (R&D), ventes et production afin de tirer parti» du potentiel de ces régions, a-t-il déclaré.

DuPont hausse ses profits de 23%

NEW YORK - Le groupe américain de chimie DuPont [[|ticker sym='DD'|]] a légèrement revu à la hausse ses prévisions de résultats pour l'année en cours après une hausse de 23% de son bénéfice net au troisième trimestre, à 452 millions de dollars (325 M EUR), permise par une forte hausse de ses ventes.

Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice courant s'établit à 69 cents et dépasse une nouvelle fois les attentes du marché qui tablait sur 56 cents.

Le chiffre d'affaires du groupe progresse de 32% à 9,3 milliards de dollars, également bien au-dessus du consensus des analystes, qui escomptaient des ventes de l'ordre de 8,79 milliards de dollars.

Le groupe de Wilmington dans le Delaware a du coup légèrement révisé à la hausse ses prévisions de résultats pour l'année, et table désormais sur un bénéfice par action compris dans une fourchette entre 3,97 et 4,05 dollars, contre 3,90 et 4,05 dollars jusqu'ici.

«En dépit d'une conjoncture économique et financière turbulente, nous avons réalisé une croissance solide grâce à des produits innovants et à la poursuite de gains de productivité», s'est félicitée la PDG Ellen Kullman, citée dans un communiqué.

«Notre portefeuille a été renforcé par l'intégration rapide de Danisco», a-t-elle également relevé.

Le chimiste américain a acquis au printemps Danisco, un groupe danois de biotechnologies alimentaires, pour 6,6 milliards de dollars.

DuPont fait état d'une hausse de ses ventes dans l'ensemble des segments dans lesquels il est présent.