Les indignés de Wall Street ne donnent pas signe de vouloir lever le camp: les organisateurs du mouvement appelaient lundi les contestataires à s'habiller en morts-vivants de la finance et participer à un grand rassemblement contre les violences policières.

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Le mouvement «Occupy Wall Street» (Occupons Wall Street), entré dans sa troisième semaine, fait aussi des émules en dehors de New York.

L'interpellation de 700 personnes sur le pont de Brooklyn au cours du week-end a attisé la colère des protestataires qui campent au coeur de Manhattan pour dénoncer les excès de la finance et des multinationales. Au départ, il ne s'agissait que d'une poignée d'étudiants installés jour et nuit à Zuccoti Park, une place proche du quartier de la finance. Mais au lendemain des interpellations de samedi, ils étaient des centaines de manifestants à afficher leur détermination et des groupes dans d'autres grandes villes américaines se sont joints au mouvement.

Un porte-parole du mouvement Patrick Bruner a appelé lundi les manifestants à se déguiser en zombies de la bourse et dévorer des billets de Monopoly pour que les employés de la finance puissent voir «le reflet métaphorique de leurs actes».

Lundi matin, à l'heure du réveil sur le camp, plusieurs dizaines de policiers avaient déjà pris position en formation en face des manifestants. Un campeur avait installé une table chargée des produits de maquillage et de pile de faux billets et entrepris de peindre en blanc cadavérique le visage d'une jeune manifestante.

John Hildebrand, 24 ans, enseignant sans emploi habitant à Norman dans l'Oklahoma, émergeait de son sac de couchage. Il a raconté qu'il était arrivé samedi à New York après avoir trouvé un billet d'avion bon marché. «Le problème pour moi, c'est l'influence des grands groupes sur la politique. J'aimerais éliminer le financement des grands groupes de la politique», a-t-il expliqué, disant avoir prévu de rentrer chez lui mardi et d'organiser une manifestation similaire là-bas.

De son côté, William Stack a envoyé un courrier électronique aux responsables de la municipalité les exhortant à abandonner toutes les charges contre les personnes interpellées. «Ce n'est pas un crime de demander que notre argent soit dépensé pour satisfaire les besoins de la population, pas pour renflouer massivement les grandes sociétés», écrit-il. «Les vrais criminels sont dans les conseils d'administration et les bureaux de direction de Wall Street, ce ne sont pas les gens qui défilent pour des emplois, des soins de santé et un moratoire sur les saisies immobilières».

La police new-yorkaise avait fait savoir dimanche que la plus grande partie des plus de 700 manifestants arrêtés samedi alors qu'ils défilaient sur le pont de Brooklyn avaient été relâchés.