Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a estimé jeudi à Washington que la lenteur de la croissance économique était un défi «plus grand» que celui de la dette et que les États du monde entier devaient donner la priorité au soutien à la croissance.

«La croissance est plus faible» à l'échelle de la planète «et les gouvernements devraient reconnaître que la croissance est le défi le plus grand qui se pose à nous dans le monde entier», a déclaré M. Geithner lors d'un entretien public.

Les États «devraient adapter leur politique budgétaire, leur politique monétaire et leur politique financière au sens large pour reconnaître cette réalité nouvelle», a-t-il ajouté.

«Dans l'incertitude actuelle, ils feraient mieux d'en faire davantage pour aider la croissance de façon générale, comme nous essayons de le faire aux États-Unis», a estimé M. Geithner.

Il faisait là référence au plan de relance de l'économie et de l'emploi, d'un coût évalué à 447 milliards de dollars, présenté le 8 septembre par le président américain Barack Obama mais qui a peu de chance d'être approuvé tel quel par le Congrès.

«Actuellement, la croissance économique des États-Unis est d'environ 2%» en rythme annualisé, a indiqué le ministre, lors d'un entretien public. C'est «trop faible pour nous», a ajouté M. Geithner, faisant allusion au fait que le pays a besoin d'une croissance d'au moins 2,5% à 2,8% pour espérer voir le chômage baisser.

«Il faut une croissance plus forte», a-t-il dit.

M. Geithner a également exprimé sa crainte de voir les États européens en faire trop dans le rééquilibrage de leurs comptes publics, au détriment de la croissance.

À propos de la Chine, il a répété que les États-Unis souhaitaient voir Pékin laisser le yuan s'évaluer plus rapidement. «Nous aimerions les voir avancer plus vite» sur ce point, a-t-il dit.

Il a également accusé les Chinois d'être passés maîtres dans le vol de la propriété intellectuelle.

En forçant les entreprises qui s'installent en Chine à des transferts de technique, «ils ont rendu possible un vol systématique de la propriété intellectuelle internationale des entreprises américaines et n'ont pas été très offensifs pour mettre en place les protections de base dont toute économie sérieuse à besoin sur ce point», a-t-il dit.

Le ministre a tenu ces propos alors qu'il doit retrouver jeudi soir ses pairs du G20, le groupe des pays riches et émergents, pour un dîner de travail dans la capitale américaine, en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.