Le président américain Barack Obama, en difficulté sur le front de l'économie, présentera le 7 septembre son nouveau plan pour créer des emplois et relancer la croissance.

M. Obama a demandé à prononcer ce discours à 20h00 devant les deux chambres réunies du Congrès, mais le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, lui a demandé de reporter son allocution d'une journée.

Le moment choisi par M. Obama coïncide en effet avec un débat télévisé qui doit opposer les principaux candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2012. Mais reporter le discours d'une journée mettrait M. Obama en concurrence avec la première soirée du championnat de football américain.

Le président ne peut s'exprimer devant le Congrès sans l'approbation des deux chambres et M. Obama pourrait choisir de parler ailleurs que devant les parlementaires s'il se refuse à changer la date de son discours.

Sur le fond, son nouveau plan risque fort de se heurter à l'obstruction des républicains, peu enclins à le soutenir à 14 mois de la présidentielle de 2012, et son discours devrait donner le ton d'un automne d'affrontements avec ses adversaires sur la fiscalité, les dépenses et la reprise économique.

«Washington doit mettre de côté la politique et commencer à prendre des décisions en fonction de ce qui est le mieux pour notre pays et non de ce qui est le mieux pour chacun de nos partis, afin de relancer l'économie et de créer des emplois», plaide le président Obama dans sa missive.

Economiquement et politiquement, M. Obama est de plus en plus sous pression. Le ralentissement de la croissance américaine et un taux de chômage qui culmine à 9,1% jettent une ombre sur ses perspectives de réélection.

M. Obama avait dit mi-août qu'il allait dévoiler début septembre un nouveau «plan très détaillé» pour relancer la croissance.

Un haut responsable de son administration avait indiqué à l'époque que le président s'engagerait à réduire le déficit budgétaire au-delà des 1500 milliards de dollars d'économies sur 10 ans que doit trouver la super-commission bipartite créée le 2 août et chargée d'apporter une réponse à l'endettement américain.

Une autre initiative devrait comprendre des réductions d'impôts ciblant les classes moyennes, des projets d'investissement dans les infrastructures, une aide pour les chômeurs de longue durée et des mesures de soutien aux secteurs économiques les plus en difficulté.

Mais les républicains ne jurent que par les baisses d'impôts pour relancer l'économie et par la lutte contre l'étatisme.

Eric Cantor, chef de la majorité républicaine à la Chambre, s'est ainsi prononcé lundi contre «les mesures qui visent à réguler le marché du travail», qui selon lui lient les mains des petits entrepreneurs.

Le président a par ailleurs critiqué mercredi dans un discours à la Maison-Blanche les «stratagèmes» de ses adversaires qui pourraient retarder la reconduction d'une loi sur les transports dont dépendent de nombreux emplois.

«Il est temps de mettre un terme aux stratagèmes politiques qui pourraient nous coûter des centaines de milliers d'emplois», a dit M. Obama, plaidant pour la reconduction d'une loi qui expire fin septembre et qui prévoit la réfection de ponts et d'autoroutes et la création de nouvelles infrastructures.