Le président Barack Obama a reçu mercredi plusieurs des chefs de file du Congrès à la Maison Blanche et s'est à nouveau dit confiant dans une issue à la crise politique de la dette avant le 2 août, afin d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis lourd de conséquences.

«Je m'attends à ce que nous trouvions une solution», a dit le président dans un entretien à la télévision locale KMBC de Kansas City, en renouvelant son appel à des compromis de la part de chaque camp, que ce soit ses alliés démocrates ou ses adversaires républicains.

Il a de nouveau salué les efforts du groupe de sénateurs des deux bords, surnommé la «bande des six», qui a proposé mardi un plan de réduction des dépenses de 3600 à 3700 milliards de dollars sur 10 ans.

«Si nous adoptons ce genre de philosophie», a dit M. Obama en référence au plan qui prévoit des concessions de part et d'autre, «alors dans les deux prochaines semaines nous pourrons passer à autre chose».

Le blocage s'éternise car les démocrates veulent une politique de réductions des déficits comprenant davantage de recettes fiscales, et les républicains ne veulent entendre parler que de réductions budgétaires draconiennes.

Pour la première fois depuis six jours, M. Obama a reçu mercredi à la Maison-Blanche des chefs démocrates et républicains du Congrès. Mais séparément, contrairement à la semaine dernière où tous les protagonistes s'étaient retrouvés cinq jours de suite autour de la table.

Aucune information n'a filtré sur la substance de ces discussions, qui ont duré un peu moins d'une heure pour les démocrates, et près d'une heure et demie pour les républicains.

Plus tôt dans la journée, le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney avait remarqué que «le 2 août est une vraie date butoir qui arrive vite (...) mais nous avons toujours le temps de faire quelque chose de significatif».

Par ailleurs, pour la première fois, M. Carney a laissé entrevoir la possibilité d'un accord de courte durée, quelques jours au maximum, pour éviter le défaut de paiement, le temps de «finaliser les détails» d'un plan plus vaste.

Le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, et plusieurs autres élus ont suggéré que des «éléments» du plan de la «bande des six» pourraient faire partie d'un accord final.

Mais le président républicain de la Chambre, John Boehner, estime que la proposition comporte des «lacunes».

Pendant ce temps, la pression continue de monter à Washington. Dans une note datée de mardi, un économiste de la banque Goldman Sachs, Andrew Tilton, se demande si l'impasse politique à Washington n'est pas «déjà en train de causer du tort à l'économie» américaine.

Et la Chine a renouvelé mercredi son appel pour que Washington protège les intérêts des investisseurs, alors que des agences de notation ont mis en garde contre une possible dégradation de leur évaluation de la dette souveraine des Etats-Unis.

Poussée par les républicains et leur aile droite ultraconservatrice, la Chambre des représentants a approuvé un texte proposant des réductions budgétaires drastiques, qui devrait être rejeté samedi au Sénat. M. Obama a par ailleurs affirmé qu'il y mettrait son veto.

Passé ce vote symbolique, M. Reid espère que les républicains vont examiner d'autres options pour relever le plafond de la dette, qui a atteint son maximum à 14 294 milliards de dollars depuis la mi-mai.

Parallèlement, M. Reid et le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, travaillent à un «plan B» pour éviter en dernier ressort le défaut de paiement des États-Unis.

Ce plan donnerait à M. Obama le pouvoir d'augmenter en trois fois le plafond de la dette d'ici fin 2012. La Maison Blanche est favorable à son élaboration même s'il ferait porter au président, seul, le risque politique du relèvement du plafond.