Le conglomérat américain United Technologies a dépassé les attentes en publiant un bénéfice net en hausse de 21% à 1,3 milliard de dollars pour le deuxième trimestre, assorti d'une hausse de 9% du chiffre d'affaires.

Le groupe, qui a relevé une nouvelle fois ses prévisions annuelles, a indiqué que son bénéfice rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels s'établissait à 1,45 $, contre 1,41 $ attendu par les marchés. Le chiffre d'affaires a atteint 15,1 milliards, au-delà des 14,7 milliards escomptés par les analystes.

«Pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2008, nos six secteurs d'activités ont eu de la croissance organique durant le trimestre», a souligné le PDG Louis Chênevert, cité dans un communiqué, faisant également état de «solides rythmes de commandes», y compris dans le bâtiment, une activité peu développé.

Le conglomérat est présent à la fois dans les moteurs d'avions (Pratt & Whitney), les hélicoptères (Sikorsky), l'équipement aéronautique (Hamilton Sundstrand), les ascenseurs (Otis), et les systèmes d'air conditionné (Carrier) et de lutte contre l'incendie (UTC Fire and Security).

L'action perdait 2,47% à 86,63 $ vers 10h30. Certains analystes notaient qu'elle était proche de ses plus hauts historiques, ce qui décourageait les acheteurs.

Le groupe de Hartford, au Connecticut, a souligné qu'il avait obtenu une croissance organique de 6%, après 9% au premier trimestre. «Cette décélération et le modeste dépassement des attentes sont conformes à nos attentes d'un passage du secteur d'une phase de reprise à une phase de croissance régulière», écrivait l'analyste Deane Dray, pour Citi.

«Vu la performance exceptionnelle de Carrier au premier semestre», le groupe a relevé une nouvelle fois ses prévisions, anticipant désormais un bénéfice par action annuel compris entre 5,35 et 5,45 $, contre 5,25 à 5,40 précédemment. Le marché avait anticipé, tablant déjà sur 5,43 $.

Les ventes annuelles sont quant à elles attendues à 58 milliards, soit en croissance de 7%, ce qui est proche des attentes (57,76 milliards) et dépasse la précédente prévision avancée par le groupe (57 milliards).

Les ventes ont augmenté dans les six filiales, alors que du côté du bénéfice d'exploitation, seul Pratt & Whitney a accusé un recul (-13% à 454 millions).

Toutefois les fortes commandes enregistrées dans l'aéronautique ces dernières semaines devraient être porteuses pour Pratt & Whitney, qui est l'un des deux motoristes retenus pour équiper le moyen courrier économe en carburant A320 Neo d'Airbus. Il équipera en particulier 50 avions dont le loueur CIT Aerospace a annoncé la commande l'an dernier.

Chez Nomura, l'analyste Shannon O'Callaghan a noté globalement que, «les tendances de l'aéronautique commerciale restent très fortes, avec les commandes de pièces en hausse de 23% chez Pratt et de 25% chez Hamilton Sundstrand».

«Les commandes d'équipements restent solides chez Otis, en hausse organique de 15%», ajoutait Mme O'Callaghan, tandis que celles de Carrier ont progressé de 13% (9% hors effet de change).

Le directeur financier Gregory Hayes a indiqué lors d'une téléconférence avec des analystes que si «de toute évidence le climat économique est meilleur», la reprise reste «lente et inégale», avec une confiance des consommateurs en berne aux États-Unis et des budgets publics sous pression en Europe, alors que les marchés émergents continuent d'afficher une robuste croissance.