Le président américain Barack Obama a choisi un ancien haut responsable de l'Ohio pour diriger le Bureau de protection financière des consommateurs, une nouvelle agence de régulation des banques âprement critiquée par les républicains.

Cette agence, le «Consumer financial protection bureau» (CFPB), découle de la loi de régulation financière adoptée en juillet 2010, censée éviter une réédition de la crise de 2008. M. Obama avait chargé une juriste, Elizabeth Warren, de mettre cette administration sur pied. Les observateurs s'attendaient à ce qu'elle en devienne à terme la dirigeante.

Mais Mme Warren, très marquée à gauche et qui s'est attiré les inimitiés du secteur financier lors de sa carrière d'avocate, n'a jamais pu obtenir de vote du Sénat pour devenir directrice. Elle faisait l'unanimité contre elle chez les républicains, tandis que les démocrates étaient partagés à son sujet.

M. Obama a pris acte de cette hostilité en choisissant Richard Cordray, ancien ministre de la Justice de l'Ohio, pour ce poste soumis à l'approbation de la chambre haute du Congrès où les républicains possèdent une minorité de blocage.

«Ce travail va être très important. Il y a une armée de défenseurs des groupes d'intérêt et d'avocats qui oeuvrent à limiter les protections et les réformes qui ont été adoptées», a remarqué M. Obama en annonçant son choix dans la roseraie de la Maison Blanche, M. Cordray et Mme Warren à ses côtés.

«Ils ont déjà dépensé des dizaines de millions de dollars pour essayer d'affaiblir les lois qui ont été élaborées pour protéger les consommateurs. Et ils ont des alliés au Congrès qui essaient d'effacer les progrès que nous avons effectués. Nous n'allons pas le permettre», a assuré M. Obama.

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a affirmé que M. Cordray «est le bon choix pour ce poste, et nous allons nous battre pour obtenir la confirmation» de sa nomination.

Mais le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a affirmé que ses troupes refuseraient d'entériner la nomination de M. Cordray «tant que le président n'accepterait pas de rendre cette nouvelle énorme bureaucratie plus transparente et responsable vis-à-vis des Américains».

Il a rappelé que les 44 sénateurs républicains avaient signé une lettre promettant de ne soutenir la nomination de personne à la tête du CFPB si sa structure n'était pas réformée.

Interrogé à ce sujet lors de son point de presse quotidien lundi, M. Carney a affirmé que «le président est persuadé que le conseil de direction (du CFPB) tel qu'il existe est une bonne chose pour les Américains».