Le blocage politique se poursuit à Washington autour de la dette, tout comme le compte à rebours vers le 2 août.

À l'occasion d'une troisième rencontre à la Maison-Blanche, le président et les dirigeants républicains du Congrès américain ont échoué à débloquer les négociations sur le relèvement du plafond de la dette nationale.

Selon le Trésor américain, le Congrès doit voter un relèvement du plafond de la dette avant le 2 août, faute de quoi les États-Unis ne pourront plus honorer leurs engagements, une situation qui pourrait plomber l'économie américaine et déstabiliser les marchés financiers internationaux.

Barack Obama s'est néanmoins dit prêt à négocier toute la semaine pour parvenir à un accord avec les républicains sur la dette, dont le plafond, fixé à 14 300 milliards de dollars, a été atteint à la mi-mai.

«Si ce n'est pas maintenant, alors quand?», a demandé le président lors d'une conférence de presse tenue avant la réunion avec les chefs républicains et démocrates du Congrès. Il a appelé les républicains à faire des compromis tout en les avertissant qu'il n'accepterait pas une solution provisoire. «J'entends depuis longtemps mes amis républicains dire que la lutte contre la dette et le déficit est un impératif moral. Ce que je leur ai dit, c'est: «Allons-y!»»

Coupes dans la santé

Le président a proposé aux républicains de réduire la dette de 4000 milliards de dollars en 10 ans. Ce plan prévoit des changements importants dans les programmes de santé et de retraite du gouvernement, encore considérés comme les vaches sacrées du Parti démocrate, ainsi que des hausses de revenus totalisant près de 1000 milliards de dollars.

«Il y a, en vérité, une résistance dans mon camp à s'attaquer aux programmes sociaux», a déclaré le président, qui serait notamment ouvert à l'idée de faire passer de 65 à 67 ans l'âge d'admissibilité au programme d'assurance santé Medicare. «Il y a une grande résistance dans le camp républicain à bouger du côté des revenus. Si chaque camp veut 100% de ses positions idéologiques, alors nous ne pourrons rien accomplir.»

À peine Barack Obama avait-il fini sa conférence de presse que le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a rejeté son appel au compromis sur la question des revenus.

«Le peuple américain n'acceptera pas - et la Chambre ne peut pas adopter - un projet de loi qui augmentera les impôts des créateurs d'emplois», a-t-il déclaré lors de sa propre conférence de presse.

Les républicains, majoritaires à la Chambre, souhaitent plutôt réduire la dette de 2000 milliards de dollars grâce en grande partie à des coupes dans les programmes de santé et de retraite du gouvernement. Ils s'opposent à toute hausse de la fiscalité, y compris à la non-reconduction des allégements fiscaux alloués aux Américains les plus fortunés durant la présidence de George W. Bush. Ces cadeaux fiscaux, renouvelés à la fin de 2010, arriveront à échéance fin 2012.

Le numéro 2 des républicains à la Chambre, Eric Cantor, a de son côté nié que son parti ne soit pas prêt à faire des compromis. Il a indiqué que le fait même de considérer de voter pour le relèvement du plafond de la dette représente une concession difficile à accepter pour plusieurs républicains.