Le président des États-Unis Barack Obama a annoncé mardi avoir invité les chefs du Congrès à la Maison-Blanche jeudi pour trouver un accord «dans les deux prochaines semaines» sur le relèvement du plafond de la dette et la lutte contre le déficit budgétaire.

«Il faut que dans les deux prochaines semaines nous arrivions à un accord qui réduira le déficit et maintiendra la fiabilité financière du gouvernement américain», a déclaré M. Obama lors d'une courte intervention dans la salle de presse de la Maison-Blanche.

«C'est la raison pour laquelle, même si nous continuons à discuter aujourd'hui et demain, j'ai demandé aux dirigeants des deux partis dans les deux chambres du Congrès de venir ici à la Maison-Blanche jeudi pour que nous puissions progresser vers un accord final, en partant du travail qui a déjà été effectué», a ajouté le président.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a ensuite affirmé que tous les dirigeants du Congrès invités avaient accepté de venir.

Le Trésor a prévenu que faute de relèvement du plafond de la dette par les élus d'ici au 2 août, les États-Unis se retrouveraient incapables de faire face à leurs obligations de remboursement, perspective qui inquiète déjà les instances financières internationales.

Les négociations entamées le 5 mai entre la présidence et le Congrès peinent à progresser en raison notamment d'un désaccord sur une hausse de la fiscalité pour les plus aisés, souhaitée par M. Obama mais rejetée par les républicains.

«Il nous faut une approche équilibrée. Il faut réduire les dépenses nationales, de défense, sociales et de santé», mais aussi supprimer «les exemptions fiscales pour les Américains les plus riches», a répété mardi M. Obama, en appelant chaque parti au «compromis».

«J'espère que tout le monde viendra sans ultimatums, que nous abandonnerons notre rhétorique politicienne et que nous agirons pour le mieux en faveur de notre économie et en faveur de nos concitoyens», a encore dit le président.

Le président a écarté l'idée d'un accord a minima qui relèverait le plafond de la dette à court terme «mais qui renverrait la résolution des gros problèmes à plus tard».

«Je ne pense pas que les Américains nous aient élus ici pour éviter les gros problèmes. Ce qui les irrite le plus à Washington, c'est quand les partis choisissent la voie la plus facile, et je ne veux pas que ce soit le cas ici», a-t-il martelé.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a répété pour sa part que le Congrès «ne votera pas» en faveur d'une loi qui augmenterait la pression fiscale sur les entreprises et «détruira des emplois».

«Je suis heureux de discuter ces questions à la Maison-Blanche, mais de telles discussions seront stériles tant que le président ne prendra pas en compte la réalité économique et législative», a-t-il assuré dans un communiqué diffusé peu après l'intervention de M. Obama.

La dette brute de l'État fédéral, de quelque 14 300 milliards de dollars, a atteint à la mi-mai le plafond autorisé par le Congrès et le déficit budgétaire doit atteindre 1600 milliards cette année.