Le président Barack Obama et ses adversaires républicains se préparent à un nouveau face à face au sujet du relèvement du plafond de la dette, alors que la Maison Blanche craint des turbulences économiques faute d'action du Congrès avant le 2 août.

Sous la pression de M. Obama et des républicains, la majorité démocrate du Sénat a renoncé aux congés parlementaires de la semaine du 4 juillet -fête nationale américaine-, afin de tenter de progresser dans les négociations.

De son côté, la Chambre des représentants sera de retour mardi d'une semaine de vacances. Les élus des deux chambres seront donc présents pour une ultime tentative d'accord entre les deux partis.

«Il faut trouver un accord, rapidement, avant que les marchés ne commencent à réagir et que les Américains ne commencent à souffrir», a lancé jeudi le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid.

Les deux camps ont échangé des invectives publiques en pleines négociations sur un plan contenant, d'un côté, des mesures pour réduire le déficit et, de l'autre, un relèvement du plafond légal de l'endettement de l'État fédéral américain.

M. Reid a dit aux journalistes que les démocrates du Sénat prévoyaient une réunion mercredi avec le président Obama et le vice-président Joe Biden, ainsi qu'une autre rencontre jeudi avec des conseillers au sujet de la dette.

Les républicains n'ont pas dit s'ils comptaient ou non participer à ces rencontres.

Le Trésor américain a fixé au 2 août la date limite à laquelle les élus doivent sceller un accord, mais la Maison Blanche a parlé en privé du 22 juillet, a indiqué une source démocrate, confirmant une information du Wall Street Journal.

Ceci est dû en partie au travail qui doit être effectué pour transformer tout accord en texte législatif avant de passer au débat et au vote.

«La Maison Blanche, je pense, est très sage et prudente. Ils disent que nous ne devrions pas aller jusqu'au bord du précipice car nous pourrions y tomber», a expliqué le sénateur démocrate Chuck Schumer lors d'une conférence téléphonique vendredi.

Les camps sont en désaccord sur l'ampleur des réductions budgétaires, mais sont d'accord pour dire que le principal point d'achoppement est l'opposition des républicains à une augmentation d'impôts pour les Américains les plus riches.

La dette brute de l'État fédéral, de quelque 14 300 milliards de dollars, a atteint à la mi-mai le plafond autorisé par le Congrès et le déficit budgétaire doit atteindre 1600 milliards cette année.

Vendredi, deux influents sénateurs républicains ont appelé M. Obama à poursuivre publiquement les négociations sur la dette qui se sont déroulées à ce jour à huis-clos. Ils ont ajouté qu'un «accord de dernière minute, obtenu dans la panique, ne sera pas acceptable».

«Nous pouvons certainement nous mettre d'accord sur le fait que les Américains doivent avoir du temps pour étudier les décisions que leurs dirigeants prennent en leur nom», ont écrit les sénateurs républicains Jeff Sessions et Orrin Hatch dans une lettre à Obama.

Côté démocrate, le sénateur Kent Conrad, président de la commission du Budget, s'apprête à dévoiler cette semaine un nouveau projet de budget, ouvrant potentiellement un nouveau front dans la bataille de la dette américaine.

Si le plafond de la dette n'est pas relevé au 2 août, le gouvernement ne sera plus en mesure de faire face à ses remboursements d'emprunts et pourrait se trouver en défaut de paiement envers les fonctionnaires, les retraités, et créanciers de l'administration.