Le chef de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a mis en garde les républicains contre la tentation d'empêcher le relèvement du plafond de la dette publique des États-Unis, en jugeant mardi que cela «irait à l'encontre» de leur but d'assainir les finances de l'État.

«Je comprends parfaitement que l'on puisse vouloir se servir de la date butoir pour le plafond de la dette pour imposer des mesures nécessaires et difficiles de rééquilibrage des finances publiques, mais la question du plafond de la dette n'est pas le bon outil pour cette tâche importante», a déclaré M. Bernanke lors d'un discours à Washington.

«Le non-relèvement du plafond de la dette dans les temps irait à l'encontre du but recherché, si l'objectif est de tracer un cap vers une meilleure situation des finances publiques de notre pays», a ajouté le président de la Réserve fédérale (Fed).

La dette publique américaine soumise au plafond du Congrès a atteint à la mi-mai la limite légale au-delà de laquelle l'État ne peut plus augmenter son endettement (14 294 milliards de dollars).

Le Trésor demande depuis janvier aux élus de relever ce plafond. Il a mis en oeuvre un certain nombre de mesures exceptionnelles lui permettant de continuer à émettre des obligations sans augmenter l'endettement net de l'État.

Selon ses estimations cependant, il ne pourra plus continuer à fonctionner de la sorte au-delà du 2 août, et risquerait alors de se retrouver assez rapidement en défaut de paiement sur certaines obligations arrivant à échéance.

Pour l'heure, les négociations entre le gouvernement et le Congrès sur la question du relèvement de la limite de la dette sont dans l'impasse.

Les républicains, qui ont repris le contrôle de la Chambre des représentants en janvier, ne veulent pas entendre parler d'un relèvement du plafond sans une réduction considérable des dépenses publiques, d'une ampleur que le gouvernement et les démocrates jugent inacceptable.

Nommé par le président américain George Bush fils à la tête de la Fed, et reconduit à ce poste par son successeur, Barack Obama, M. Bernanke passe pour être un républicain centriste.