Le président des États-Unis Barack Obama a reçu mercredi les républicains de la Chambre des représentants pour évoquer le budget et la dette, au lendemain d'un vote de l'assemblée en forme de défi, et alors qu'un élu a mis en garde le dirigeant contre toute «démagogie».

M. Obama a retrouvé des dizaines de représentants républicains pendant 75 minutes dans la matinée à la Maison Blanche. Ces derniers, majoritaires dans leur assemblée, refusent de donner leur feu vert à un relèvement du plafond de la dette fédérale faute de coupes claires dans les dépenses.

«Il nous faut nous attaquer à cette dette», a déclaré à la sortie de la réunion le chef de la commission du budget à la Chambre, Paul Ryan, auteur d'un projet de budget prévoyant des coupes drastiques dans le financement de l'État-providence et décrié par les alliés démocrates de M. Obama.

«Et si nous avons recours à la démagogie (...), nous n'allons pas pouvoir nous attaquer à notre dette. Une crise de la dette nous menace et nous voulons nous en occuper. Si nous voulons que l'emploi et l'économie croissent, il nous faut contrôler nos dépenses et notre dette», a ajouté M. Ryan.

Aucune avancée concrète n'a été évoquée par les élus. Le président de la Chambre, John Boehner, a estimé que cette réunion «constituait une occasion pour nos membres de communiquer directement avec le président sur nos idées, sur la façon de faire croître à nouveau l'économie».

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a évoqué une conversation «franche» et indiqué que les négociations sur la dette, entamées fin mai sous la houlette du vice-président Joe Biden, reprendraient le 9 juin.

«Le président estime que ces négociations ont enregistré des progrès. Les participants à ces négociations pensent de même. Et nous sommes optimistes quant à un accord à terme, un accord entériné par les deux partis qui réduira le déficit», a-t-il dit.

Mardi soir, la Chambre a rejeté par 318 voix contre 97 un relèvement de 2400 milliards de dollars du plafond maximal d'endettement, une manoeuvre qualifiée d'«irresponsable» côté démocrate.

Le relèvement du plafond de la dette est nécessaire, selon le Trésor, pour éviter un défaut de paiement qui aurait des conséquences néfastes sur l'économie américaine, qui se remet à peine d'une grave crise financière.

M. Obama doit aussi retrouver jeudi les élus démocrates de la Chambre.

La limite actuelle de la dette fixée par le Congrès est de 14 294 milliards de dollars. Or, ce montant a été atteint le 16 mai, selon le département du Trésor, qui a bloqué la progression de la dette juste sous cette limite. Désormais, le Congrès a jusqu'au 2 août pour se mettre d'accord sur un relèvement du plafond.

Les 2400 milliards de dollars du texte discuté mardi représentent la somme nécessaire pour la poursuite des opérations de l'État fédéral jusqu'à la fin de 2012. Quant au déficit budgétaire américain, il devrait atteindre environ 1600 milliards de dollars cette année.