Un tribunal fédéral de Californie a asséné un nouveau revers au géant américain des jouets Mattel jeudi, en estimant qu'il ne détenait pas les droits d'auteur sur la poupée-mannequin Bratz, fabriquée par la société américaine MGA Entertainment.

Ce nouveau procès portant sur la propriété intellectuelle des poupées a été tranché mercredi par un jury après huit jours de délibérations et trois mois d'auditions. Sa décision a été publiée jeudi.

Le jury a estimé que MGA n'avait volé aucun secret industriel et que Mattel n'était pas l'auteur de l'idée des poupées Bratz et n'avait donc droit à aucun dédommagement.

«Nous sommes déçus de ce verdict, mais nous restons déterminés à protéger la propriété intellectuelle, qui est au coeur du succès entrepreneurial», a déclaré le patron de Mattel, Robert Eckert.

«La priorité de Mattel est, et a toujours été, de fabriquer et vendre les meilleurs jouets au monde», a-t-il ajouté.

Les avocats de Mattel ont précisé qu'ils allaient déposer une requête pour réclamer un nouveau procès. Une audience a été fixée au 24 mai prochain.

Si le juge ne leur accorde pas de nouveau procès, les avocats ont averti qu'ils feraient appel. «Ce n'est pas le dernier acte de cette affaire», a affirmé Susan Estrich, l'une des avocates de Mattel.

Mattel s'est lancé dans cette bataille judiciaire en soutenant que le créateur de la poupée incriminée, Carter Bryant, l'avait conçue pendant qu'il était employé de Mattel, entre 1999 et 2000, et s'était inspirée de la célèbre poupée Barbie du groupe.

Un tribunal avait d'abord donné raison en 2008 à Mattel, mais une cour d'appel avait annulé ce jugement en juillet 2010, ouvrant la voie à ce nouveau procès cette année.

Avec la poupée Bratz, MGA est très vite devenu le premier concurrent de Barbie, en lui arrachant plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel et en portant un sacré coup à la domination de Barbie sur le marché des poupées-mannequins.