Le moral des ménages américains s'est brutalement détérioré en mars à mesure que leurs perspectives s'assombrissaient, a indiqué mardi le Conference Board.

L'indice de confiance des consommateurs publié par cet institut de conjoncture privé a perdu 8,6 points par rapport à février, où il avait atteint son plus haut niveau en trois ans, pour retomber à 63,4, son niveau de décembre

La prévision médiane des analystes donnait l'indice à 65,0.

«La baisse brutale de la confiance a été provoquée par une détérioration marquée des perspectives des ménages», l'une des deux composantes de l'indice, écrit le Conference Board dans un communiqué.

Au contraire, la composante mesurant la perception que les ménages ont de la situation actuelle s'est améliorée.

«Les attentes d'inflation des consommateurs ont augmenté considérablement en mars, en même temps que leurs prévisions de revenus se dégradaient, ce qui pourrait avoir des effets sur leurs décisions en matière de consommation», ajoute l'institut.

L'enquête du Conference Board est un «rappel à la prudence, et du fait que la reprise reste fragile, et que des événements à l'échelle de la planète associés à une hausse des coûts de base de la vie (la nourriture et l'énergie) peuvent avoir des effets négatifs sur les perspectives», a estimé David Tesler, économiste de la maison de courtage japonaise Nomura.

L'évolution de l'indice du Conference Board est conforme à celle de l'autre grand indice de confiance des ménages, celui de l'Université du Michigan, publié vendredi, et qui est tombé en mars à son plus bas niveau depuis seize mois.

Compte tenu de la chute de l'indice du Michigan, Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, s'estime «assez soulagé» que celui du Conference Board n'ait pas sombré davantage.

A son niveau actuel, la composante des attentes «est conforme à une progression de la consommation de 2% seulement sur un an, mais ça n'est pas un désastre si le commerce extérieur, les dépenses d'investissement et la progression des stocks contribuent à la croissance», note-t-il.

Dans un pays qui compte environ deux tiers de ménages propriétaires de leur logement, l'évolution des prix de l'immobilier à un effet direct sur la valeur de leur patrimoine, et, in fine, sur leur propension à consommer.

A cet égard, la baisse des prix des logements en janvier, pour le septième mois de suite aux États-Unis, révélée mardi par l'enquête mensuelle Standard & Poor's/Case-Shiller, n'est pas de nature à soutenir le moral des Américains.

Selon cette étude, les prix de l'immobilier ont baissé de 0,2% par rapport au mois précédent dans les vingt plus grandes métropoles américaines.

En glissement annuel, l'indice S&P/Case-Shiller a connu en janvier sa chute la plus forte depuis décembre 2009: 3,1%.

Pour les auteurs de l'enquête, «la récession n'est pas terminée pour le marché du logement, et les statistiques ne donnent pas le moindre signe permettant de croire à une reprise durable du secteur».