Bonne nouvelle pour Barack Obama et ses politiques de croissance et d'emplois: le taux de chômage aux États-Unis est passé sous les 9% le mois dernier, pour s'établir à 8,9%. Une première depuis avril 2009.

Ce résultat est attribuable à une accélération marquée des embauches dans le secteur privé. Une enquête menée auprès des entreprises du pays révèle la création de 192 000 emplois le mois dernier, un nombre de loin supérieur aux 63 000 enregistrés en janvier.

On note une hausse de 40 000 emplois dans les secteurs de l'éducation et de la santé, de 33 000 dans la construction ainsi que le secteur manufacturier, 21 000 dans les loisirs, la restauration et hôtellerie et 4000 dans les ressources naturelles. «La baisse récente des demandes initiales d'assurance-chômage est très encourageante, rapporte Francis Généreux, vice-président et économiste en chef du Mouvement Desjardins. Le nombre d'employés à temps partiel, mais qui voudraient travailler à temps plein, est également en baisse.»

De tels chiffres laissent présager de bonnes nouvelles pour le Canada. Il y a un lien direct entre la consommation américaine et les exportations canadiennes, soutiennent les analystes. Ceux-ci s'attendent à un gain de 22 000 emplois de ce côté-ci de la frontière en février. Cela dit, la statistique est nettement inférieure aux 69 000 emplois recensés en janvier.

«Les usines ontariennes d'assemblage et les fabricants de pièces automobiles seront les principaux bénéficiaires de l'amélioration du marché de l'emploi au sud de la frontière», a indiqué Paul Ferley, économiste de la Banque Royale.

De retour aux États-Unis, au premier mois de 2011, le mauvais temps hivernal pourrait expliquer un tel bond de l'embauche. La neige aurait en effet causé des pertes d'emploi dans les secteurs précédemment mentionnés en janvier. «La croissance de l'emploi reste encore lente, note Francis Généreux à La Presse Affaires. On voudrait, à ce stade-ci, que la création d'emplois ait un rythme plus rapide, comme le montrent d'autres indicateurs de l'économie, comme les enquêtes de confiance.»

Baisse au gouvernement

«La moyenne des créations d'emplois en janvier et février est à peu près équivalente à celle du dernier trimestre de 2010», rapporte aussi Nigel Gault, économiste de l'institut IHS Global Insight.

En février, la hausse d'embauches est notamment amortie par une perte de 8100 emplois chez les détaillants et de 30 000 dans les gouvernements.

À quoi s'attendre pour les prochains mois? «On devrait avoir un rythme plus élevé, répond Francis Généreux. On est à environ 127 500 pour les deux derniers mois. On devrait passer les 150 000 le mois prochain. Mais au rythme actuel, ça va prendre cinq ans pour combler les 7 481 000 postes qu'il reste à gagner pour atteindre le niveau d'emplois d'avant la récession.»

Depuis la reprise du marché du travail, en février 2010, les États-Unis ont récupéré 1,3 million d'emplois.

Par ailleurs, le nombre de commandes aux industries manufacturières aux États-Unis atteignent des niveaux qui n'ont pas été vus depuis 2006. En janvier, elles ont bondi de 3,1% selon le département américain du Commerce. C'est 1% plus élevé que ce les analystes avaient prévu. Les commandes d'avions civiles sont en grande partie responsables de cette hausse. Les commandes de biens non durables ont également augmenté de 3,1%. Par contre, celles de machines-outils ont chuté de 12,6%.