Le PDG de la holding américaine Berkshire Hathaway Warren Buffett a indiqué samedi qu'il était «démangé» par des acquisitions, moins d'un an après avoir déboursé plus de 26 milliards de dollars pour prendre l'entier contrôle de la compagnie ferroviaire Burlington Northern Santa Fe.

Dans sa lettre annuelle aux actionnaires, M. Buffett écrit que pour 2011, «il va nous falloir à la fois des bonnes performances dans nos sociétés, et plus d'acquisitions majeures. Nous sommes préparés. Le fusil à éléphant est rechargé, et la gâchette me démange».

D'une façon générale, le troisième homme le plus riche du monde estime que 2011 sera marqué par «un climat général plutôt meilleur pour les affaires que 2010, mais plus faible que celui de 2005 ou 2006».

M. Buffet, généralement considéré comme l'investisseur le plus avisé aux États-Unis, profite de l'occasion pour se féliciter une nouvelle fois de l'opération réalisée avec Burlington Santa Fe, dont l'acquisition «va augmenter la capacité de gain 'normale' de Berkshire de 40% avant impôts, et largement plus de 30% après impôts».

Pour ce qui est de l'ensemble de l'année 2010, Berkshire Hathaway affiche un bénéfice net en hausse de 61% à 12,97 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en hausse de 21% à 136,18 milliards de dollars.

Mais M. Buffett, qui a toujours considéré que cette mesure avait peu de sens, préfère mesurer la performance de son groupe à l'évolution de sa valeur nette comptable par action, qui permet d'évaluer les gains que peuvent espérer les actionnaires ayant misé sur son entreprise.

Celle-ci a progressé de 13% en 2010, restant pour la deuxième année consécutive inférieure à celle du S&P 500 (+15,1%), bien que le différentiel soit fortement réduit.

Berkshire Hathaway a indiqué par ailleurs que les dépenses d'investissement augmenteraient fortement cette année, passant de 6 à 8 milliards de dollars, l'intégralité de ce différentiel étant dépensé aux États-Unis.

La holding a également annoncé qu'elle allait augmenter sa part dans le conglomérat Marmon, dont elle avait déjà acquis 60% du capital à la richissime famille Pritzker en 2007, moyennant 4,5 milliards de dollars. «Nous augmenterons prochainement notre participation dans cette société à 80%» pour un coût de quelque 1,5 milliard de dollars, a indiqué M. Buffett. «Nous achèterons ensuite le reste des parts des Pritzker en 2013 et 2014».

Cette acquisition s'inscrit dans le contexte général du démantèlement de l'empire de la famille Pritzker, qui a décidé d'ainsi solder ses querelles d'héritage. C'est dans le même contexte que la famille a remis en Bourse l'année dernière la chaîne d'hôtels Hyatt, et a cédé cette semaine le contrôle des conteneurs Triton.

M. Buffett a par ailleurs indiqué que l'assemblée générale des actionnaires de Berkshire Hathaway, «notre Woodstock annuel du capitalisme», organisée chaque année dans son fief d'Omaha (Nebraska, centre des États-Unis), aurait lieu le 30 avril.