La croissance économique des États-Unis lors du quatrième trimestre a été révisée à la baisse vendredi, à 2,8% en rythme annuel, selon une deuxième estimation publiée par le département du Commerce à Washington, du fait d'une consommation moins vigoureuse qu'initialement estimé.

C'est nettement moins bien que la première estimation en janvier, qui était de 3,2%. Or, les analystes tablaient sur une révision à la hausse, à 3,3%.

Le rythme de croissance du quatrième trimestre a été proche de celui du troisième, qui avait été de 2,6%.

Le département du Commerce a également révisé à la baisse le chiffre de la croissance sur l'ensemble de l'année, à 2,8% contre 2,9% initialement estimé. En 2009, le produit intérieur brut avait reculé de 2,6%.

Le PIB de la première économie mondiale est désormais estimé à 14 658 milliards de dollars en 2010.

Cette révision s'explique par une consommation des ménages moins vigoureuse, un déficit commercial plus large et des dépenses publiques moins élevées que dans les estimations initiales.

La consommation, qui représente 70% du PIB, a progressé de 4,1% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, contre 4,4% initialement estimé. Elle a apporté 2,88 points de croissance.

Si le rythme de croissance de l'économie américaine est moindre qu'au début de 2010, l'activité est désormais plus tirée par le secteur privé, et moins dépendante de la reconstitution des stocks et des dépenses publiques. Ces dernières, en baisse, sont désormais un frein pour la croissance, lui ayant retranché 0,31 point.

Par ailleurs, les États-Unis profitent de la solidité de la croissance chez certains de ses partenaires commerciaux: le commerce extérieur a été un facteur positif pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2009, apportant 3,35 points de croissance.

Le quatrième trimestre 2010 a marqué le retour du produit intérieur brut américain, mesuré en dollars constants (corrigé des effets de l'inflation), au dessus du niveau qu'il avait atteint fin 2007, soit avant ce que les économistes ont appelé «la grande récession» de 2008-2009.

Les économistes sont en désaccord pour savoir si en 2011 la croissance devrait se maintenir à ce niveau, s'accélérer ou ralentir.

D'après la banque centrale (Fed), elle devrait se renforcer pour finir à l'année vers les 3,4% à 3,9%, et d'après le Fonds monétaire international la prolongation de réductions d'impôts pour les ménages devrait être un facteur important pour la porter à 3,0% sur l'année.

En revanche, d'après la Maison Blanche, cette croissance devrait se maintenir à peu près au niveau de 2010, en atteignant 2,7%.

Des économistes minoritaires préviennent que les ménages devraient avoir des difficultés à maintenir la progression de leur consommation et que des problèmes de déficit budgétaire voire d'inflation pourraient faire monter des taux d'intérêt aujourd'hui très bas, ralentissant l'activité.